Dans un communiqué publié le 14 novembre dernier, l’association mozabite Izmulen basée à Paris a informé l’opinion publique de l’état de santé inquiétant de Mohamed Baba Nedjar, le plus ancien détenu d’opinion en Algérie.
Selon l’association, le détenu « est dans un état déplorable en prison. Il souffre suite à une mauvaise prise en charge médicale, après une blessure au niveau de son épaule, survenue dans la prison il y a deux mois de ça « .
Malgré que le jeune mozabite ayant déjà passé 15 en prison ait demandé auprès de son médecin et de l’administration pénitentiaire des examens supplémentaires à maintes reprises, toutefois, il s’est essuyé un refus à chaque fois.
« Pour contester contre cela, Mohamed Baba Nedjar, d’après son frère qui lui a rendu visite récemment, va entamer une grève de la faim à partir de ce dimanche 15 novembre » apprend-t-on à travers le même communiqué. A cet effet, l’association Izmulen appelle à la mobilisation et à la solidarité à l’égard du détenu.
Retour sur l’affaire de Mohamed Baba Nedjar
L’affaire de Mohamed Baba Nedjar remonte à 2005 où il a été accusé d’avoir assassiné avec préméditation Bezine Brahim, membre du Croissant-rouge algérien. Il a ensuite été condamné à perpétué par la cour criminelle de Médéa en 2009.
Selon Merzoug Touati qui a connu Mohamed Baba Nedjar à la prison de Blida en 2018, ce dernier lui a confié que la police de Ghardaia voulait lui faire un faux-témoignage accusant feu Kamel Eddine Fekhar d’être l’assasin de Bezine Brahim. Selon lui, c’était le Wali de Ghardaia de l’époque qui avait monté toute cette affaire.
A noter que le détenu était militant du FFS tout comme son ami Kamel Eddine Fekhar à l’époque. En 2005, il y’avait beaucoup de tension entre les autorités algériennes et le peuple mozabite.
Mohamed Baba Nedjar a été transféré dans plusieurs prisons. Il séjourne actuellement à celle de Blida. Ses proches, sont obligés de faire à chaque fois 1 200 Km pour le voir. A noter que le détenu avait 23 ans au moment des faits et était marié et avait 2 enfants à bas-âge.
Selon Bachir Baba-Nedjar, père du prisonnier mozabite, “C’est la 5e ou 6e grève de la faim qu’il entame dans l’espoir de voir son dossier réexaminé”. “On a épuisé tous les recours, interpellé toutes les autorités et nous nous sommes mobilisés depuis, mais rien n’est fait pour rejuger notre fils”, regrette-t-il.