31 Ahmadis convoqués par le tribunal de Tizi Ouzou pour leur appartenance religieuse

,

Dans un communiqué publié par, Me Kader Houali et Me Soufiane Dekkal, les deux avocats ont révélé que trente et une personnes ont été convoquées ce mardi 24 novembre par le tribunal de Tizi Wezzu{Tizi Ouzou} après avoir été « accusées d’appartenir à un courant religieux, dit ’’ les Ahmadis’’ ».

« Plusieurs chefs d’inculpation étaient retenus contre eux :  ‘’Diffusion de tracts dans le but de porter atteinte à l’intérêt national’’, ‘’occupation d’une bâtisse pour l’exercice d’un culte d’une manière secrète sans autorisation’’, ‘’collecte de fonds et de dons sans autorisation’’, ‘’prêche à l’intérieur d’une bâtisse sans autorisation et sans agrément’’ » peut-on lire sur le communiqué.

Selon Me Houali et Me Dekkal, cette affaire intervient « en application des articles 96 du code pénal et 05/07-12-13 de la loi relative aux conditions d’organisation des cultes non musulmans ». Le procès des accusés est renvoyé au 15 décembre 2020.

Les deux avocats au barreau de Tizi Wezzu dénoncent une atteinte à la liberté de culte qui est loin d’être la première en Algérie. En effet, les fidèles de ce courant musulman ont déjà subi l’acharnement de la justice algérienne.

En 2019, plusieurs musulmans Ahmadis ont été jugés par le tribunal d’Akbou et dont Me Houali, Me Dekkal et Me Chiter Abdelwahab avaient plaidé en leur faveur. En janvier 2020, l’avocat mozabite, Me Salah Debouz, réfugié en Belgique, avait déclaré que plusieurs musulmans ahmadis ont été convoqués par le parquet de Constantine à l’Est de l’Algérie.

L’ahmadisme est un courant réformiste musulman. Il a été fondé par Mirza Ghulam Ahmad à la fin du 19e siècle au Penjab en Inde.

Pour rappel, un rapport des États-Unis sur les libertés religieuses de 2019 publié le 10 juin dernier sur le site du gouvernement américain State.gov a épinglé l’Algérie sur les libertés religieuses. Le rapport a notamment cité le cas des chrétiens kabyles auxquels ont été fermés leurs lieux de cultes durant la même année.