Les passerelles d’Ait Bouaissi : l’action bénévole qui a subjugué les médias algériens

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« Projet titanesque », « paysage métamorphosé », « exploit écologique », « mobilisation citoyenne », c’est en ces termes que les médias algériens ont parlé d’une action citoyenne menée par les habitants du village Ait Bouaissi dans la localité de Tizi N Berber (Aokas) en juin dernier. El Watan, le Soir d’Algérie, Liberté, Le jour d’Algérie, Canal Algérie, La radio Chaîne 3 ont tous consacré des reportages afin de parler de cet édifice ingénieux qui allie savoir-faire, volonté, abnégation et solidarité.

En effet, cette action bénévole consistant en la construction de plusieurs passerelles sur un chemin rocheux se situant au bord d’une rivière à Assif Imaârten a totalement transformé cet endroit qui était caractérisé par ses accès dangereux mais aussi par sa pollution.

Dans un article intitulé « Imaârten, une rivière « écolo » », paru le 19 novembre dernier, le quotidien francophone El Watan retrace l’exploit des citoyens d’Ait Bouaissi qui ont transformé un endroit inaccessible, polluée, délestée en « une œuvre d’art, d’attraction pour le village ». Selon le quotidien algérien, cet endroit va bientôt abriter une piscine sauvage dotée de barrières de protection pour les enfants, ainsi que des espaces aménagés pour les familles.

Le journal « Le soir d’Algérie » a également rapporté « l’exploit écologique » réalisé grâce au « travail de titan » des jeunes volontaires qui ont pu concrétiser ce projet. Le jour d’Algérie a quant à lui rappelé que « la réalisation de cette œuvre d’art s’est étalée sur 21 jours sans répit ».

Canal Algérie y a également consacré un mini-reportage montrant les images de cet endroit magnifique dans lequel on retrouve des habitants fiers du fruit de leur travail.

L’initiative de deux hommes devenue l’objectif de tout un village

A la base, c’est Salah Mamache, le président de l’association touristique Assif Imaarten, qui est à l’origine du projet. « En 2017, j’allais partir avec ma famille en Tunisie, puis je me suis dit, au lieu de partir ailleurs, dans un autre pays et dépenser de l’argent, pourquoi ne pas passer mes vacances chez moi ? Et c’est là que j’ai décidé de faire construire cette passerelle pour rendre l’endroit plus accessible et plus sûr », a-t-il confié sur le plateau de Canal Algérie.

Plus récemment, c’est Mourad Messaoudène, journaliste de la radio internationale, natif de la région, qui a relancé la dynamique. En effet, durant le confinement, il s’est rendu à cet endroit qui a marqué son enfance plusieurs mois après l’avoir quitté. Il a été outré par les déchets déversés un peu partout. Le jeune journaliste a donc pris l’initiative de nettoyer les lieux. Il a aussitôt été épaulé par une équipe de jeune motivés.

C’est ainsi que petit à petit, une idée en amenait une autre et la dynamique a été lancée. Plusieurs passerelles ont été réalisées, certaines ont été faites avec d’anciennes poutres en bois qui servaient de piliers d’anciennes maisons Kabyles et seraient vieille de plus de 150 ans selon Mourad Messaoudene. Elles ont été transportée par les jeunes du village que ce dernier aime surnommer « Les pharaons ». D’autres passerelles ont été réalisées avec des planches en bois, du métal et du ciment. Le tout a été peint aux couleurs de l’emblème Amazigh.

« Etant enfant, on s’agrippait aux rochers pour pouvoir accéder au bassin de cette rivière. Grace à ces « passerelles de l’altruisme Mamache Sahal », l’impossible est devenu possible. même nos séniors peuvent y accéder facilement », s’est-il félicité le journaliste.

Aokas, connue pour ses plages, ses grottes féériques et ses cascades vient d’enrichir son potentiel touristique avec ces passerelles.