Les autorités algériennes ont décidé d’accentuer la pression sur les médias en ligne, après avoir procédé au blocage de plusieurs d’entre eux. En effet, dans le 70e numéro du Journal officiel de la république algérienne (JORA) publié le 25 novembre dernier, a été inscrit un décret exécutif qui va museler davantage l’activité de l’information en ligne.
Proposé le 07 octobre dernier lors d’une réunion du gouvernement, ce décret vise à contrôler les pur players à travers des mesures impitoyables.
Dans un chapitre intitulé « modalités d’exercice de l’activité d’information en ligne », on retrouve 3 sections, chaque section contenant une dizaine d’articles. De nombreuses conditions y sont énumérées et qui restreignent de façon drastique les libertés dans le domaine de l’information numérique.
Parmi ces restrictions, on distingue l’obligation d’être de nationalité algérienne, de disposer d’une expérience d’au moins 3 années dans le domaine de l’information ou encore de « n’avoir pas fait l’objet de condamnation pour crimes de diffamation, d’injure, d’insulte, d’outrage, de discrimination ou de haine et l’incitation à ces crimes ».
Selon ces nouvelles dispositions, seuls ceux qui disposent « d’un diplôme universitaire, d’un diplôme reconnu équivalent » ouvrent droit à la création d’un site d’information en ligne. De plus l’hébergement devra être « exclusivement domicilié, physiquement et logiquement en Algérie, avec une extension du nom de domaine « .dz » ».
Plus loin encore, dans la même section des conditions et obligations, article 07, on peut lire ceci : « Tout organe de presse en ligne bénéficiant d’une aide matérielle de quelque nature qu’elle soit doit être lié organiquement à l’organisme donateur, il faut faire mention de cette relation » de plus, « l’aide matérielle directe et indirecte de toute partie étrangère, est interdite ». Est-ce que cela sous-entend l’interdiction d’activer de la publicité Google ou d’une autre régie publicitaire sur son site?
Le décret interdit à une personne morale ou physique de posséder plus d’un organe d’information générale en ligne. De plus, pour publier en langue étrangère, « l’accord de l’autorité chargée de la presse électronique ou l’autorité chargée de service audiovisuel en ligne » est requis.
Des mesures drastiques dont l’objectif non avoué est de bâillonner les sites d’information, notamment ceux opposés au régime algérien et qui vivent à l’étranger.