Le boycott de l’école algérienne au cours de l’année scolaire 1994-95 en Kabylie est une action citoyenne inédite dans l’histoire contemporaine et dont la portée politique est de première importance pour la région.
Sans aucune contrainte, sans aucune campagne médiatique de sensibilisation, sans aucun affichage, la Kabylie des citoyens patriotes, unanime et déterminée, a répondu à un simple appel signé du MCB sous le slogan : « Pas de rentrée scolaire sans Tamaziγt »
Quels qu’en furent les initiateurs et les conditions de la prise de décision, le succès revient avant tout au peuple kabyle qui y a répondu en tant que communauté en pleine conscience et décidée à agir comme acteur de sa propre destinée.
L’agenda politique et électoral d’alors des partis politiques implantés dans la région n’a aucunement pesé dans l’observance du boycottage. Il a été accepté et vécu par chaque famille comme une contribution utile et nécessaire pour l’avenir commun de leurs enfants et des générations futures.
Depuis, une nébuleuse de KDS tente d’en minimiser la portée politique et d’inventer des boucs émissaires du délit « d’avoir infligé aux enfants une année blanche » alors qu’ils savent comme tout le monde que le système éducatif algérien n’est autre qu’une entreprise de formation quasi martiale à l’arabo-islamisme.
Aujourd’hui, c’est faire preuve d’obligation et d’abnégation envers les siens que de s’enorgueillir de cette importante réalisation politique collective.
Il est dérisoire de tenter de construire des légendes personnelles sur cette annale politique qui a inauguré – par le peuple et pour lui-même – la conscientisation salvatrice de la nécessité vitale de se libérer du joug arabo-islamique.
L’heure n’est ni aux lauriers, ni aux satisfécits et surtout pas au repos du guerrier. Laissons l’histoire, le moment venu, épiloguer sur les détails de cette épopée.
Azru Loukad