Partis de Vgayet, 23 migrants n’ont plus donné de nouvelles depuis 12 jours

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Ils ont pris la mer le 17 décembre 2020 pour rejoindre les côtes européennes à bord d’une embarcation de fortune, 23 jeunes kabyles, tous originaires de Vgayet en Kabyle Est, n’ont donné aucun signe de vie depuis 12 jours.

Leurs familles se sont rassemblées, ce lundi, devant le siège de la wilaya de Béjaïa pour exprimer leur détresse et demander l’intervention des autorités.

S’exprimant au micro de la chaîne Berbère télévision, un des parents des migrants kabyles a expliqué que depuis leur départ à partir d’une place du littoral de Vgayet à 4h00 du matin, aucune nouvelle des 23 jeunes. Il a ajouté que ces jeunes qui ont pris la mer au péril de leur vie pour rallier la rive Nord de la Méditerranée « ne se sont jamais sentis bien dans ce pays », a-t-il dit pour expliquer les raisons qui les ont poussé à partir.

« Tout le monde sait ce qu’il y a ici. La ville de Béjaïa est abandonnée depuis 1962 (date de la proclamation de l’indépendance de l’Algérie, ndlr). Rien n’a été fait pour qu’ils (les jeunes) restent chez eux », a-t-il dénoncé, en parlant des mères des jeunes migrants kabyles « meurtries ». « Nous ne dormons pas, nous ne rendons pas au travail et nous ne savons pas quoi faire », a-t-il dit.

« Il y a d’autres migrants qui sont bien arrivés en Espagne, et après un confinement de 5 jours, ils ont été relâchés par les autorités espagnoles et ont pu appeler leurs familles », a poursuivi le même parent, qui a indiqué que personne ne sait où la barque, transportant les 23 jeunes kabyles, s’est rendue.

« Depuis le 17 décembre, personnes ne sait ce qui est arrivée à nos enfants », a-t-il dit, en demandant au wali de Vgayet d’appeler au ministère algérien de l’intérieur à Alger qui prendra attache à son tour avec la cellule des migrants disparus au ministère algérien des affaires étrangères pour appeler les consulats des pays de la Méditerranée. « Qu’ils nous disent juste s’ils sont vivants ou morts », a-t-il conclu.

Un autre proche de l’un des Harragas disparus a fait état du dépôt d’un dossier auprès de plusieurs autorités algériennes, notamment, le ministère algérien des affaires étrangères, au Croissant rouge, à la marine et à la police algériennes. Le même proche a lu lors du rassemblement les noms et prénoms des 23 jeunes kabyles.

Il convient de souligner que la fermeture des frontières depuis neuf mois provoquée par la crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus (Covid-19), de facto, la suspension des demandes et la délivrance, a poussé les jeunes à tenter de gagner les côtes européennes par mer.

En novembre dernier, 14 Harragas dont 12 sont originaire de Dellys à l’ouest de la Kabylie, ont pris la mer pour rallier les côtes ibériques. Portés disparus depuis plusieurs jours, ils ont été signalés dans les geôles tunisiennes.