La diffusion d’une vidéo dans laquelle on entend de la musique retentir depuis les haut-parleurs de la mosquée d’At Waɛvan{Ait Ouabane} ce mardi 12 janvier a provoqué un tollé des les médias arabophones et la toile algérienne. En effet, aussitôt après avoir été publiée, la vidéo a été visionnée des centaines de milliers de fois.
En effet, pour Chourouk, c’est l’œuvre du MAK, alors que sur les réseaux sociaux des messages de haine, et parfois même de menaces, ont afflué. La direction des affaires religieuses quant à elle a essayé de calmer les choses en assurant qu’il s’agit d’une désinformation et que ce ne sont pas les hauts parleurs de la mosquée qui ont été utilisés mais ceux d’une salle à côté.
Toutefois, les citoyens de ce village historique n’ont pas courbé l’échine devant tant de réactions de la part des intolérants et des intégristes islamistes.
« La mosquée d’Ait Ouabane appartient uniquement aux citoyennes et citoyens de ce dit village« , a martelé Aomar Ait Slimani, militant des droits de l’homme. Une réflexion qui fait l’unanimité dans l’ensemble des réactions. « Il est à signaler que cette infrastructure est construite avec les moyens du village pour servir de lieu de culte et de siège social pour toute la communauté et pour l’accueil même des étrangers au village, telle qu’il est le cas dans dans beaucoup de villages kabyles« , a-t-il expliqué.
Par ailleurs, ancien secrétaire général d’Amnesty Algérie, il a tenu à rappeler que son village, à l’instar des autres villages kabyles, n’a bénéficié ni de salles de spectacles, ni de salle omnisport, ni de toute autre infrastructure. « Donc c’est à nous de décider librement de ce que nous devons faire, ou ne pas faire, dans cette modeste mosquée« , ajoute-t-il.
« La mosquée de mon village Ait Ouabane est un lieu de culte et de culture. Elle appartiens uniquement à nous« , a posté quant à lui Yacine H.
D’autres citoyens ont réagi à un post de la page « Actualité Tizi Ouzou » qui a jugé la diffusion de musique depuis des hauts parleurs d’une mosquée comme « une pratique condamnable » : « Notre devise dans le village, c’est la coexistence malgré les différences, on est nullement dérangés que les fêtés soient faites dans la mosquée ou l’église, dans l’école ou dans la rue« , a martelé Massnsen.
Et de poursuivre : « La question de l’endroit ou nous organisons nos événements n’a jamais été un problème car si vous croyez que votre dieu n’aime pas la fête, le dieu de nos croyants dans le village, croient que le dieu est amour, et tout ce qui peut provoquer un quelconque bonheur est le bienvenu et ainsi vénèrent-ils leur dieu pas comme vous le faites en faisant la guerre à tout ce qui est beau dans la vie«
« Je tiens aussi à vous dire que la place d’Ait ouabane appelée « El djamaa » a toujours servi de lieu de lancement d’appels, de festivités, d’actions culturelles et caritatives et même de lieu d’accueil aux personnes venant de toute part« ; a lancé quant à lui Mohand.
Lazar Bessadi, auteur de la vidéo polémique et qui a reçu plusieurs menaces, a réagi durant la soirée. Il a notamment déclaré : « J’ai entendu des prêches à la violence sortir des hauts parleurs, j’ai entendu parler de la polygamie et la promotion de la violence à l’égard des femmes, mais ça n’avait l’air de choquer personne, mais quand c’est des belles notes de musique qui sortent, ça a mit le monde arabe sur le qui-vive« . Et de poursuivre : « A Ait Ouabane, nous avons notre mode de vie. Nous vivons en harmonie, tout en respectant la liberté de culte de tout un chacun. personne ne s’est jamais senti atteint dans sa foi. »