Une dizaine de jeunes des villages Ahnouch, Taremant et Aït Louli de la localité de M’kira (Tizi Gheniff) ont été convoqué par la gendarmerie algérienne le 18 janvier pour répondre de faits qui remontent à 2018 où ils se sont opposés à l’exploitation de carrières de tuf, rapporte le quotidien algérien El Watan.
Selon la même source, cela fait plusieurs mois que ces citoyens font les frais de leur engagement en faveur de l’environnement et qui précise que ce sont des entrepreneurs n’ayant pas digéré leur échec qui sont revenus faire un forcing.
« On était surpris par la nature des accusations. Les gendarmes nous ont interrogés longuement sur les sit-in tenus début 2018 à l’endroit même où se trouvent les carrières » a déclaré l’un des jeunes convoqués selon El Watan. Et de poursuivre « On nous a demandé qui a appelé à l’action et pourquoi nous y avons participé. Moi je leur ai dit que ces carrières de tuf étaient exploitées anarchiquement et il est de notre devoir de dénoncer cela et de protéger notre environnement. Nous ne gagnons que de la poussière ».
Les citoyens de la localité n’ont pas manqué de montrer leur solidarité à l’égard des jeunes convoqués. Selon le quotidien algérien, ils ont observé un rassemblement devant la brigade de gendarmerie pour dénoncer un harcèlement judiciaire.
« Ce n’est pas la première fois que les gendarmes convoquent des jeunes de nos villages pour des faits garantis par la loi. En plus, nos actions de protestation ont eu lieu après l’épuisement de toutes les voies de recours. Nous avions alerté toutes les autorités, mais aucun responsable n’a agi pour stopper le massacre. Même les gendarmes étaient au courant du problème. Ils ne sont jamais intervenus » dira l’un des protestataires dont les propos ont été rapportés par El Watan.
Plus loin encore, l’un des citoyens présents sur place a révélé un fait d’une grande gravité. « En 2018, un citoyen du village a échappé in extremis à une tentative d’assassinat par balle. Il a été pris pour cible par un individu après avoir protesté avec d’autres habitants contre les carrières de tuf. L’auteur présumé de cet acte n’est pas encore jugé » a-t-il témoigné.