Bruno Azem témoigne de « l’humaniste au grand cœur » qu’était Dda Slimane

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Aujourd’hui c’est le 28 janvier, une date que l’on oublie pas !

Il y a 38 années disparaissait Dda Slimane, et malgré les années qui défilent notre poète légendaire reste toujours dans nos pensées et dans nos coeurs.

Hélas, cette année, la situation sanitaire ne nous permet pas d’organiser le traditionnel hommage que nous avons l’habitude de faire fin janvier à Moissac.

Nous espérons avoir l’opportunité de nous retrouver dès la fin du confinement. Mais en attendant, rendons-lui hommage non pas en chansons mais au travers de ces quelques lignes.

Comme chacun le sait, Dda Slimane avait de grandes qualités morales. C’était un homme courtois, toujours souriant et d’une extrême simplicité.

C’était également un homme courageux, qui a su exprimer haut et fort ses convictions malgré les pressions et les menaces auxquelles il était sans cesse confronté.

Pour ceux qui ont eu la chance de le rencontrer et de discuter avec lui, il est impossible d’oublier les échanges riches et passionnants qu’ils ont eus en sa compagnie.

Personnellement, je garde en ma mémoire d’innombrables souvenirs de cet humaniste au grand coeur, chassant à tout jamais de son esprit le mépris, le mensonge et l’injustice.

Dès le début des années 70, je rejoignais la capitale pour y travailler durant quelques décennies, période heureuse où j’avais le privilège de le rencontrer fréquemment et d’assister aux nombreux galas qu’il donnait dans les cafés Kabyles.

Quelquefois, quand son emploi du temps le permettait, nous partagions un café dans une brasserie place de l’odéon à Paris, puis une longue balade jusqu’au quartier latin où nous discutions passionnément de choses et d’autre.

Lorsqu’il avait de nouvelles compositions musicales qui allaient sortir, il était content de partager la nouvelle; il me parlait des titres et des thèmes de ses nouvelles oeuvres avec enthousiasme mais sans pour autant en dévoiler leur interprétation.

Dans l’une des photos jointe de l’époque on aperçoit Dda Slimane dans un café Kabyle lors d’un gala en compagnie de ses fidèles amis « HAMID » (Chabane Hamici) célèbre speaker et producteur de l’émission de radio « Kabylie mon beau pays » à l’ORTF et Boukhalfa Bouguerfa son drabki de longue date, qu’ils reposent en paix, ad fellassen yaafu rebbi.

Le poète était un homme qui aimait le contact direct; ses admirateurs venaient souvent discuter avec lui à la fin des représentations. Comme à son habitude il acceptait de répondre à leurs questions avec toute l’humilité qui le caractérise et prenait quelques photos avec eux en esquissant son sourire habituel.

Il avait des amis bienveillants et notamment un fidèle chauffeur de taxi qui le prenait en charge lors de ses déplacements durant son séjour parisien.

Dda Slimane pouvait ainsi circuler confortablement avec son matériel musical, l’esprit libre sans se soucier des horaires de bus ou de métro, car il préférait ne pas utiliser son véhicule dans Paris.

38 années après sa disparition, l’artiste est toujours à nos côtés à travers ses chansons intemporelles et sa voix douce nous accompagne au quotidien.

« Les poètes ne meurent jamais ! »

Dda Slimane a fait le maximum pour favoriser le passage de relais entre les générations ! Aujourd’hui, de nouveaux talents émergent, pour notre plus grande fierté; des artistes hommes et femmes ont pris la relève pour continuer à hisser au plus haut le chant Kabyle.

C’était l’un de ses voeux les plus chers; grâce à Dieu ce rêve est devenu réalité.

Bruno Azem

Slimane Azem
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