Les Congrès mondial amazigh a publié un communiqué ce mercredi 03 février dans lequel il dit : « non à l’exploitation du gisement minier de Tala-Hemza sans le consentement préalable, libre et éclairé de la population concernée ».
Selon l’ONG Amazighe, le gouvernement algérien, par le biais de son nouveau ministère dédié à l’exploitation minière nouvellement créé, se trouvant dans l’impasse suite à la chute du prix du pétrole et à la baisse des réserves pétrolières, souhaite opter pour une autre ressource naturelle. C’est dans cet optique qu’il a donc opté pour l’exploitation du gisement de Tala Hamza conjointement avec l’entreprise Australienne Terramin.
« Au lieu d’explorer des alternatives aux énergies fossiles polluantes et qui impactent négativement le dérèglement climatique, l’Algérie accélère la recherche et l’exploitation de nouvelles sources d’énergie fossile » peut-on lire sur le communiqué. Par ailleurs, le CMA n’a pas manqué de d’appeler que dans sa constitution, l’Algérie se dit « préoccupée par la dégradation de l’environnement et les conséquences négatives du changement climatique et soucieuse de garantir la protection du milieu naturel » et en conséquence, favorable au « développement durable ».
Par ailleurs, le Congrès mondial Amazigh a également souligné que l’Algérie est signataire de l’accord de Paris de 2016 sur le climat appelant à « la protection de la santé des personnes, la préservation, la protection et l’amélioration de la qualité de l’environnement, l’utilisation prudente et rationnelle des ressources naturelles la promotion, de mesures destinées à faire face aux problèmes régionaux et planétaires de l’environnement, et en particulier la lutte contre le changement climatique ».
L’ONG déplore ainsi le fait que « l’Algérie ignore tout de ses engagements nationaux et internationaux » et ce, en optant pour l’exploitation du gisement de Tala Hamza. En effet, l’Algérie et l’Australie ont créé une joint-venture portant le nom de Western Mediterrenan Zinc (WMZ) et qui sera chargée de l’exploitation du site.
Pour le CMA, le gouvernement algérien se sert de la loi minière n° 14-05 du 24/02/2014 dont l’article 2 dont la source n’est tout autre que « le droit français qui servait à exproprier les autochtones de leurs terres et ressources naturelles durant la période de la colonisation française. Autrement dit, l’Algérie poursuit la spoliation des autochtones Amazighs en appliquant la législation coloniale française ».
En effet, pour le Congrès mondial Amazigh, l’Algérie est en totale violation du droit international qui veille notamment à la protection des droits des peuples autochtones et de leurs terres. « En voulant s’approprier indûment les terres et territoires de la communauté kabyle concernée, en ne prenant aucune initiative en vue d’informer de manière complète et transparente et de consulter de bonne foi, en vue d’obtenir le consentement éventuel de cette communauté, le gouvernement algérien agit en dehors de la légalité internationale » peut-on lire sur le communiqué.
Ainsi, le CMA compte actionner tous les moyens légaux afin pour préserver l’intérêt de la communauté Kabyle. « Le CMA qui travaille sur les questions des terres, territoires et ressources naturelles des Amazighs depuis plus de vingt ans, se tient aux côtés de la communauté kabyle de Tala-Hemza et de la région » insiste l’ONG. Et recommande ainsi à ladite communauté de :
- de désigner librement ses représentants pour assurer le suivi de ce projet,
- de décider que seuls les représentants dûment désignés par la communauté pourront être en contact avec les autres parties intéressées (le gouvernement, les entreprises…),
- de réclamer une étude de faisabilité et d’impact de ce projet, avec ses volets technique, financier, économique, social, et environnemental,
- cette étude devra être effectuée par un organisme qualifié et indépendant, autrement dit international,
- informer régulièrement les populations locales en langue amazighe-kabyle.