Nous avons appris auprès de citoyens du village Ighil Ṭẓipwa{Ighil Tizi Boa} dans la localité de Bouzguène (Ouest la Kabylie) que les autorités algériennes ont remis en surface le projet de construction d’une brigade de la gendarmerie à l’entrée du village. Ce qui inquiète les citoyens de la localité. Une réunion serait prévue prochainement à Ighil Ṭẓipwa afin de préparer leur opposition à ce projet.
Par ailleurs, dans une vidéo rendue publique le 04 février, le militant Sofiane Mohdeb, alerté ses concitoyens du projet des autorités algériennes qui veulent faire construire une brigade au lieudit Luḍa n yiɣil. Un endroit sous forme d’une petite agglomeration où se rencontrent trois village dont la population totale avoisine les 8 000 habitants. Il s’agit des villages Ighil Ṭẓipwa, Taẓrutt{Tazerout} et Ikusa{Ikoussa} ainsi que la cité de Lodha.
« Ces villages n’ont ni antenne de mairie, ni poste, ni piscine, ni maison de jeune, ni maison de culture ni aucune infrastructure publique qui est censée rassembler la jeunesse de la localité. L’Etat algérien dont le chef de daïra, n’a pas trouvé mieux que de faire construire une brigade de la gendarmerie » s’est indigné le jeune citoyen. Et de poursuivre : « Dans ce pays, si on ne nous construit pas une mosquée, on nous construit une brigade ».
Retour sur l’historique du village
Contacté par nos soins, le Sofiane M est revenu sur l’historique de ce projet. « Il remonte à 2006 déjà, lors du mandat issu des élections partielles, le maire de l’époque, qui était d’obédience FLN, a proposé cette assiette de terrain pour construire cette brigade. Il justifiait cela par la recrudescence du terrorisme en Kabylie » nous a-t-il expliqué.
En effet, le terraine en question était une Coopérative agricole polyvalente de services (CAPS) durant les années 70. Il a ensuite été rattaché à la Société agricole de prévoyance (SAP) Azazga durant les années 90. Lors de la dissolution de cette dernière, le terrain a été récupéré par les domaines puis le ministère algérien de la défense s’en est accaparé en 2006.
« D’après un élu de l’APC entre 2012-2017, le ministère de la défense a adressé un courrier stipulant l’annulation de la construction des brigades à proximité des maisons. L’ancienne assemblée n’a pas saisi cette opportunité pour récupérer l’assiette et en finir avec cette histoire » nous a confié Sofiane. Et de poursuivre : « Depuis 2018, un forcing est exercé sur l’actuel P/APC pour donner un avis favorable dans ce sens. Depuis une semaine, il a été harcelé pour assister à une réunion à la Wilaya pour cautionner cela ».
Mobilisation des citoyens de Bouzguène
Selon la même source, le comité du village Ighil Ṭẓipwa va organiser une réunion dans les prochains jours. Les villages voisins, à savoir, Lkusa, Tazerouts et la cité Lodha ont également été contactés afin de décider des actions à entreprendre.
« Ils veulent stopper cette provocation que tout le monde, à l’unanimité, considère comme une humiliation » nous a assuré le jeune militant.