L’un des avocats des 09 militants indépendantistes qui vont comparaitre le 25 février devant le tribunal de Vgayet{Béjaïa}, Me Sofiane Ouali, a été convoqué par le procureur près du tribunal d’Akbou. Il est poursuivi, avec son ami Ben Amara Atman, pour « profanation de tombe, déterrement et enterrement de cadavre sans autorisation des autorités » algériennes. Ils vont comparaître le même jour que les militants indépendantistes.
Les faits qui leur sont reprochés, à l’avocat et à son ami, sont relatifs à leurs activités associatives. En effet, Sofiane Ouali est le président de l’association culturelle « Ithri n tlelli », créée en 2014, et Ben Amara Atman en est également membre. Elle s’est spécialisée dans la protection de l’identité et du patrimoine matériel et immatériel de Vgayet et ses environs.
Le 18 février 2018, lors de la célébration de la journée nationale algérienne du martyr, à la demande des citoyens du village Tighermine relevant de la commune de Bouhamza, l’association est sollicitée au sujet des restes du martyr Ighrassen Amar qui était de leur village et qui est tombé au champ d’honneur en 1958. Il a été enterré dans la cour de la mosquée du village Ouizrane sis dans la commune d’Aït R’zine.
Après avoir confirmé les faits auprès des citoyens du village Ouizrane qui ont affirmé avoir trouvé les restes d’un cadavre lors des travaux de réfection de la mosquée en 2008, l’association Ithri n Tlelli a demandé au descendant du martyr de se procurer une autorisation pour les déplacer au cimetière du village. Les autorités algériennes ont refusé la requête du citoyen de Tighermine malgré les preuves qu’il a avancées.
Les citoyens des deux villages ont alors décidé d’agir sans autorisation des autorités algériennes. Ils ont donc procédé au transfert des restes du corps du martyr en la présence des autorités civiles et militaires de la région de la vallée de la Soummam. Voici qu’aujourd’hui cette affaire a été déterrée par le procureur.
Pour rappel, Sofiane Ouali compte intégrer également le collectif d’avocats qui vont défendre Lounes Hamzi. Pour cette raison, pour bon nombre d’observateurs, son affaire sert de pression exercée par la justice algérienne afin de l’empêcher de défendre les militants indépendantistes kabyles.
