Le syndicaliste et enseignant Zidane Nourredine, suspendu par son directeur, il a été convoqué par la justice algérienne pour ce jeudi 18 février pour avoir dénoncé la favorisation « des stagiaires enfants de la nomenklatura » au sein de l’école de la marine de Béjaïa a dénoncé le Comité de défense des liberté Bgayet (CLD).
Selon la même source, le syndicalise du SNAPAP, également ingénieur d’Etat et doctorant, est poursuivi par son directeur pour « diffamation ». Ce dernier a également déposé une seconde plainte pour « insulte ».
« Zidane et deux autres ingénieurs (ils sont trois à l’école) n’ont cessé de faire part de leurs inquiétudes auprès de la direction au sujet du non-respect de la réglementation sur les conditions d’accès des stagiaires (ou élèves) à l’école » peut-on lire sur le communiqué du comité. Qui précise que tout fonctionnait par téléphone. « On a constaté que le niveau de l’élève ne correspondait pas au niveau de la formation d’où la difficulté de l’enseignant pour assurer efficacement le programme de formation », se plaignait Zidane selon le CLD.
Après plusieurs réclamations, la direction a accepté d’informer par le biais de la presse des dates d’accès à l’école, toutefois, selon la même source, cette dernière choisissait à chaque fois deux journaux parmi les moins lus. Une pratique à laquelle se vouent bon nombre de responsables d’administrations algériennes pour opérer des recrutements ou des admissions en catimini.
« Plus grave encore, les enseignants constataient que les notes d’examens sont modifiées par l’administration au bénéfice des stagiaires enfants de la nomenklatura » a indiqué le CLD. « Quand on dénonçait la tricherie (le copiage) durant les examens auprès de l’administration, celle-ci nous paraissait complaisante », précise Zidane selon la même source.
Des enseignants ont organisé un sit-in en 2017 pour dénoncer la caution administrative de la tricherie pendant les examens, Zidane ainsi que sa collègue A. Nacéra se sont vus sanctionnés et affectés aux ateliers ils ont ensuite été remplacés par des vacataires
« La direction dispose d’une manne financière qu’elle distribue, quand il s’agit de période de stage par exemple, de manière discriminatoire » expliqué Zidane, qui a décidé, en octobre 2019, avec ses collègues de créer une section syndicale SNAPAP qui sera affilée à CGATA et dont il sera président. Quelques mois plus tard, alors que le représentant a dénoncé la gestion de la manne financière allouée aux opérations hors budget, un conflit a éclaté entre lui et le directeur.
« Le directeur m’a insulté et j’ai tout de suite déposé plainte auprès du tribunal, le 6 février 2020 », a déclaré l’enseignant au CLD. Et d’ajouter : « le jour même, le directeur m’a remis la décision de ma suspension. Mais, quand j’ai regardé la date de la notification de la décision, il a mentionné le …4 février 2020. La décision était donc antidatée ».
Le directeur a dissous la commission paritaire et en a mis une autre sur pied pour procéder à la sanction de l’enseignant. Sa convocation a été envoyée par poste, il ne l’a donc pas reçue. Ayant su qu’il allait passer devant le conseil de discipline le 18 mars, il s’est rendu à l’école et il a été empêché d’y accéder par les agents de sécurité.
Le jeune enseignant a été interdit d’accès à l’école et ce, malgré une notification de l’inspection du travail à la direction de l’établissement lui signifiant qu’elle n’a pas respecté la réglementation.