L’activiste et militant Sofiane Mohdeb a été entendu ce mardi 02 mars par la police judiciaire de Bouzguène pour avoir diffusé, le 04 février dernier, une vidéo dans laquelle il s’est opposé à la construction d’une brigade de gendarmerie à Luḍa n yiɣil.
Dans un direct diffusé sur Facebook, le jeune militant a déclaré qu’il a été interrogé suite à un ordre du procureur près du tribunal d’Iɛeẓẓugen{Azazga}. “Ils m’ont demandé pourquoi j’ai fait la vidéo, comment je l’ai faite et qui était dernière. Alors, j’ai répondu, premièrement, personne n’est derrière cela, j’ai expliqué que je suis un militant engagé et que je suis convaincu de ce que j’ai fait”, a-t-il expliqué.
Dans son intervention, l’activiste connu sous le nom de Sofiane Othentik est revenu sur les raisons qui l’ont poussé à faire la vidéo en question en affirmant que ce sont les propos qu’il avait tenu devant les enquêteurs : “Je m’attendais à ce que le chef de Daïra lance des projets économiques pour notre commune de Bouzguène mais rien n’a été fait. Il s’est empressé de venir faire installer une brigade de gendarmerie. Cela m’a irrité et j’ai décidé de réagir”, a-t-il affrimé.
Et d’ajouter : “J’ai expliqué l’aversion des kabyles, en particulier les jeunes de Bouzguène, à l’égard des gendarmes après les évènement de 2001. Le jeune Slimani Nafaâ (assassiné par les gendarmes) est enterré à 100 mètres du lieu où ils veulent construire la brigade!“.
Le citoyen d’Ighili Tizi Boa a informé qu’il a été également questionné sur un extrait d’un discours de Ferhat Mehenni où il lui a rendu hommage suite à la vidéo qu’il a réalisée et son attitude avant-gardiste. Une vidéo qu’il a accompagné du message suivant : “C’est un honneur pour moi d’être salué par l’un des plus grands militants de la démocratie et des droits de l’homme en Afrique du nord et du monde“.
“Je leur ai dit que chez nous, le MAK, le RPK et l’URK sont des algériens déçus de la situation de l’Algérie depuis l’indépendance et ils ont une proposition tout autant que le FFS ou un autre parti et cela mérite d’être débattu. Nous n’avons nullement besoin de nous insulter ou de s’entretuer” a expliqué Sofiane. Et d’ajouter : “Pour Ferhat Mehenni, je leur ai dit qu’avant qu’il ne soit le président du MAK, c’était un grand chanteur engagé, un grand militant des droits de l’homme en Algérie, si ce n’est le plus grand et qu’il a le droit d’exprimer ses idées”.
La police algérienne a demandé au jeune activiste s’il était du MAK, s’il avait des contacts avec le président de l’Anavad. “Je ne comprends pas comment ils invitent l’islamiste terroriste Madani Mezrag dans un plateau TV et il dit qu’il a tué de ses mains un soldat mais me posent des questions sur ce que je pense de Dda Ferhat”, a-t-il encore martelé.
Sofiane a également été interrogé sur son soutien aux militants du MAK emprisonnés, dont notamment Lounes Hamzi. “Je ne le connais pas terroriste, ni voyou, je le connais en tant qu’universitaire et je le soutiens malgré nos divergences !” a-t-il déclaré.