La Kabylie est riche en évènements historiques qui ont marqué la mémoire collective. Elle a également été forgée par des hommes et des femmes qui méritent toute notre attention.
Pour cette année 2021, nous avons collecté quelques évènements joyeux, d’autres tristes dont nous allons célébrer, commémorer un anniversaire à chiffre rond. Les voici :
Les 20 ans du printemps noir Kabyle
En 2001, des événements tragiques se sont déroulés, signifiant le début du printemps noir où plus de 128 citoyens kabyles ont été assassinés par la gendarmerie algérienne.
Le Jeune Massinissa Guermah a été assassiné le 18 avril 2001 par un gendarme à l’intérieur de la brigade d’At Dwala. C’est ce qui a suscité la colère de la Kabylie qui s’est aussitôt embrasée. Ce sera également le 20e anniversaire de son lâche assassinat.
Le 14 juin 2001, une marche millionnaire kabyle on pris la route vers Alger se révoltant contre l’oppression et le dictat de la gendarmerie algérienne en Kabylie.
Les 30 ans des élections législatives gagnées par le FIS en Algérie (mais pas en Kabylie)
Le 26 décembre 1991, les premières élections législatives ont eu lieu suite à l’ouverture démocratique en l’Algérie. Le parti islamiste du FIS avait alors raflé le suffrage avec 47,27 % des voix pour ce premier tour. Le 2e tour, qui n’aura jamais lieu suite à la suspension du processus par l’armée, allait sans doute permettre la majorité absolue.
La Kabylie s’est distinguée lors ce rendez-vous électoral où, contrairement aux autres régions algériennes, le FIS n’a pas pu s’imposer. Les Kabyles ont préféré donner leurs voix au FFS et au RCD qui se sont partagés les localités. Le FIS avait eu 0 sièges à Tizi Ouzou et Vgayet.
Les 40 ans du printemps berbère à Vgayet 1981
Un grand soulèvement a été opéré à Vgayet le 19 mai 1981 autour de la revendication identitaire en marge du printemps berbère. Un mouvement qui a éclaté dans le milieu estudiantin qui portait également sur la dénonciation du détournement du projet d’université vers une autre Wilaya.
La répression était féroce et il y a eu des dizaines d’arrestations dont la plupart étaient principalement des mineurs. Trois figures du printemps berbère ont également été arrêtées, à l’instar de Aziz Tari, Idriss Lamari et Djamel Zenati. Cet évènement est une extension du Printemps de Tizi Ouzou, qui a éclaté un an plus tôt, en Avril 80.
Les 60 ans des manifestations du 17 octobre 1961
En 2021, il y aura également la commémoration du 60e anniversaire des manifestations du 17 octobre 1961 à Paris. Ca sera l’occasion pour la Kabylie de se remémorer le lourd tribu qu’elle a payé pour la décolonisation de l’Algérie. La diaspora algérienne en France étant composée d’une écrasante majorité de Kabyles, ces derniers ont été assassinés par dizaines par les forces de l’ordre françaises ayant reçu l’instruction de réprimer violemment ces manifestations.
Les 70 ans de Ferhat Mehenni
Il était surnommé « le maquisard de la chanson kabyle » par le grand écrivain Kateb Yacine, Ferhat Mehenni était sans doute l’un des premiers chanteurs engagés de la période post-colonialisme français. Toutefois, la chanson n’aura été pour lui que le moyen pour véhiculer ses idées et le combat pour la liberté et la démocratie auquel il a consacré sa vie.
Homme politique et militant de la cause identitaire, le leader du mouvement indépendantiste Kabyle (MAK), a passé plus d’un demi-siècle à mener un combat sans relâche pour son peuple. Ce qui lui a valu une 12aine d’emprisonnements, l’assassinat de son fils Ameziane en 2004 et l’exil en France depuis 2008.
Ferhat Mehenni a su être la voix d’un peuple opprimé que l’on veut condamner à disparaître. En pleine forme, le président de l’Anavad va fêter ses 70 ans ce vendredi 05 mars.
Les 80 ans de Nna Nouara
Nna Nouara est incontestablement la doyenne des militantes kabyles. Cette mère courage, en plus de son dévouement pour la cause kabyle qui lui a valu d’être maltraitée par les forces de l’ordres algériennes malgré son âgé avancé, n’a pas été épargnée par la vie.
Orpheline de son père, qui est tombé sur le champ d’honneur durant la guerre, cette mère de 4 enfants, 03 filles et un garçon, est devenue veuve alors qu’elle avait à peine la quarantaine. En plus de la perte d’un mari, elle devra subir également la perte de l’une de ses filles, Karima Nait Sid, ancienne syndicaliste.
Nna Nouara est cette brave femme qu’on retrouve à chaque marche dédiée à la cause Kabylie. C’est également cette supportrice qu’on voit souvent des les gradins du stade du 1er novembre pour soutenir son club de cœur, la JSK. Elle fêtera son 80e anniversaire le 03 novembre prochain.
Les 90 ans du décès de Si Amar Boulifa
Si Amar Boulifa est le premier écrivain d’expression Kabyle. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la linguistique et l’histoire. Il est né entre 1861 et 1865 au village de Adeni (Irjen). Orphelin, il a été scolarisé dans la première école ouverte par les français en Kabylie.
Faisant partie de ces premiers kabyles ayant eu accès à l’instruction, il a vite mis cela au profit de son identité et de sa langue maternelle. C’est pour cela qu’il a été considéré comme étant le « précurseur berbériste ». L’écrivain est décédé le 08 juin 1931 à Alger. Cela fera donc 90 ans qu’il nous a quitté.
Les 120 ans du décès de Cheikh Mohand Ou Lhousine
Poète, sage, mais aussi homme de grande influence, Cheikh Mohand Ou Lhousine est cet homme issu d’une grande famille. Celle qui donna naissance à Fadma N Soummer avant lui et Hocine Ait Ahmed, après lui.
Connu pour sa sagesse et sa faculté à résoudre les conflits sociaux, celui à qui on a dressé à mausolée au village d’At Ahmed a réussi à marquer son temps.
Les 150 ans de l’insurrection kabyle de 1871
Cette année, cela fera également 150 ans que Lḥaǧ Muḥend n Ḥmed n At Meqqṛan, Alias El mokrani, a mené l’insurrection kabyle contre l’occupant français. Elle est considérée comme l’une des insurrections les plus importantes menées depuis l’arrivée des français.
Cette révolte a été conduite par Chikh Mokrani, son frère Boumerzeg et Chikh Aheddad et elle aura duré près deux ans. La Kabylie n’a pas vaincu et les forces coloniales a fait payer cher cette insurrection aux Kabyles.
Les 510 ans de la fondation du royaume de Koukou
Ahmed Oulkadi ou le dernier roi Kabyle est sans doute une des références principales de l’Histoire de la Kabylie. En effet, en 1511, il y a 510 ans donc, il a fondé le royaume de Koukou. Quelques années plus tard, ce roi natif du village Aourir est même arrivé à conquérir Alger et la ôter des mains des corsairs turcs, Barbarouss durant sept années.