Alors qu’elle était l’un des nouveaux visages de l’indépendantisme Kabyle, l’aventure de Mira Moknache au sein du MAK a tourné court. En effet, en ce 14 mars, l’enseignante a annoncé sa démission, et ce 14 jours seulement après son émission sur BRTV qui a fait polémique dans les rangs du mouvement souverainiste Kabyle.
Si cela n’a pas fait de bruit auprès du grand public, l’intervention de Mira Moknache dans l’émission Timlilit a beaucoup surpris et même déçu au sein du MAK. D’après des sources, le Président de l’Anavad aurait lui-même été quelque peu contrarié par les nombreuses approximations commises par la militante.
Dans sa lettre de démission, publiée sur les réseaux sociaux, force est de constater que Mira Moknache a bien une vision différente de celle du MAK. Si pour ce dernier, l’indépendance de la Kabylie n’est négociable ni avec le pouvoir algérien ni avec les adversaires politiques en Kabylie, Mira Moknache se différencie : « Etant indépendantiste luttant pour la reconnaissance de la nation Kabyle, je ne peux lutter sans tenir compte de mes frères et sœurs Kabyles, berberistes, autonomistes, algérianistes, ils ont tous leur rôle dans cette Kabylie« , a-t-elle notamment écrit dans son texte où les mots « Kabyle » et « Kabylie » ont été répétés pas moins de 57 fois.
« Ma liberté de pensée et ma liberté d’expression sont des murs infranchissables« , insiste également la militante qui ne semble pas prête à respecter la ligne du mouvement.
Il reste à voir quel type de relations Mira Moknache souhaite garder avec son désormais ex-mouvement. Un sujet qu’elle n’a pas abordé dans son texte essentiellement axé sur ses motivations profondes et son histoire personnelle avec sa patrie, la Kabylie.
Réaction du porte-parole de la Présidence de l’Anavad
Dans un court communiqué, la présidence de l’Anavad a réagi à cette démission par le billet de son porte-parole Aksel Ameziane qui « regrette profondément ce départ« , tout en assurant la militante de la solidarité, du respect et de l’estime de l’Anavad. « Nous lui souhaitons tous beaucoup de réussite dans son projet de réconcilier la classe politique kabyle, en vue de son union« , écrit le porte-parole tout en précisant : « Nous l’assurons également de toute notre solidarité face au harcèlement policier et judiciaire dont elle est victime ou qui la viserait de nouveau« .