La Conférence dite « de Kabylie » ne sera ni « nationale » ni « citoyenne » mais simplement « régionale »

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Depuis plusieurs semaines, 3 mouvements « Kabylistes » ont multiplié les appels à l’organisation d’une Conférence de Kabylie. Il s’agit du RPK (Rassemblement Pour la Kabylie), de l’AKAL (Alliance pour la Kabylie Libre) et de l’URK (Union pour une République Kabyle). Si les formules proposées par les trois mouvements ne sont pas exactement les mêmes, c’est le RPK qui semble prendre les devants. Explications.

Disons le d’emblée, l’idée d’une conférence qui réunit différents acteurs politiques en Kabylie n’est pas nouvelle. Elle a déjà été concrétisée par le MAK le 31 octobre 2014 à Ait Ouabane. Une réussite à demi-teinte, car seuls les acteurs politiques qui s’inscrivent déjà dans l’autonomie ou l’indépendance de la Kabylie étaient représentés. Ni le RCD, ni le FFS, ni aucune personnalité kabyle « algéarianiste » n’était au RDV.

Depuis quelques mois, l’idée d’une conférence kabyle a refait surface, notamment avec l’apparition du Hirak ou la question Kabyle est souvent au centre des débats. Les deux « zéro votes kabyles » qui ont marqué les deux dernières échéances électorales algériennes ont convaincus plusieurs politiques et militants kabyles de la nécessité d’un statut particulier pour la Kabylie.

Si le mouvement indépendantiste URK était sur l’idée de « conférence nationale Kabyle » en avançant plusieurs propositions, AKAL a, quant à lui, évoqué « une conférence citoyenne Kabyle ». Mais c’est finalement le RPK, avec « La conférence régionale de Kabylie » qui est passé à la vitesse supérieure hier, 19 mars, en annonçant « la fin des travaux préparatoires«  et en publiant un appel à signature de la dite conférence.

C’est clairement la version la plus algérianiste de ces 3 conférences qui semble se concrétiser. En effet, dans les textes relatifs à cette conférence régionale, la refondation de l’état nation algérien est une finalité. A première vue, ça serait une sorte d’appel à la mobilisation générale de la Kabylie pour sauver l’Algérie.

A voir si l’URK et AKAL répondront présents à cette initiative.

Le MAK sera-t-il de la partie ?

Peu de chance. Dans une allocution diffusée hier, 19 mars, le président de l’Anavad a eu une réponse implacable : « C’est une insulte pour les kabyles que de dire que la Kabylie est une région. Non la Kabylie est un pays. Tamurt n leqvayel et non tamnat n leqvayel ! », a-t-il martelé (voir ici à la 19e min). Dans son allocution de la semaine dernière, il avait même qualifié tous ceux qui prônent une autre voie que celle de l’indépendance « d’assimilationnistes« .

Finalement, dans la perspective où ni l’URK, ni AKAL ni, surtout, le MAK, ne seront présents à cette conférence, qu’aura-t-elle de Kabyle?

Message important du directeur
de publication de VAVA innova

De G. à D. : Lyazid Abid (URK), Hamou Boumedine (RPK), Bouaziz Ait Chebib (AKAL)