Le président Racep Tayyip Erdogan a signé, ce vendredi 19 mars, un décret retirant la Turquie d’une convention visant à protéger les femmes des violences.
En effet, la convention d’Istanbul de 2011 oblige les gouvernements à opter pour une législation qui lutte et réprime la violence domestique, le viol conjugal ou encore la mutilation génitale féminine. Toutefois, les conservateurs turcs estiment que cette charte encourage le divorce et nuit à l’unité familiale. Aussi déconcertant que cela puisse paraître, ils avancent même comme argument que les références à l’égalité de cette convention sont utilisées par la communauté LGBT afin de s’imposer dans la société.
En août dernier, un responsable du parti au pouvoir du président turc a soulevé la question de l’abandon du traité. Plusieurs associations et médias conservateurs se sont joints à cet appel, ce qui a suscité le débat en Turquie. Cela a poussé des milliers de femmes turques à descendre dans les rues des grandes villes le 05 août 2020 notamment pour exprimer leur colère.
Le modèle truc, qui inspire selon des observateurs le mouvement islamiste algérien Rachad, semble vouloir remettre en cause les fondements même de la société moderne. Après la répression des minorités, kurde notamment, place à la légalisation de la violence contre les femmes.
Pour rappel, le traité international en question est une Convention du Conseil de l’Europe. Elle a été adoptée le 07 avril 2011 à Istanbul, en Turquie donc, et a été signée le 11 mai de la même année par 45 pays et l’Union européenne. La Turquie a été la première à ratifier la convention en mars 2012.