Victime d’injustice et d’abus de pouvoir de la part de ses supérieurs, le docteur d’Etat et enseignant au sein de la faculté des sciences économiques et gestion commerciales (FEGC) de l’université de Vgayet, Azkak Tarik, a entamé ce dimanche 28 mars une grève de la faim suivie d’un sit-in devant la faculté.
Berbère TV ainsi que des pages d’information tel que radio Gouraya et Béjaïa sois l’observateur ont tendu le micro à cet enseignant afin qu’il puisse exposer son cas qui a suscité l’indignation sur la toile kabyle. Avec une tente placée à l’entrée de la faculté, il a passé la nuit là-bas.
« Je suis enseignant dans le département de sciences commerciales avec ma femme. Au mois de février 2020, j’ai eu un problème avec le chef du département, à propos des vacations. J’ai alors déposé un recours au doyen et au recteur, depuis ce jour-là, je me suis fait harceler par le chef du département et par le doyen » a-t-il témoigné.
Menaces, insultes et harcèlement
Par ailleurs, les deux responsables ne se sont pas contentés de s’en prendre à l’enseignant, étant donné que selon ses dires, ils se sont aussi pris à sa femme. « Ils ont un problème avec moi, qu’on le règle entre nous, pourquoi ils s’en prennent à ma femme ? » a-t-il regretté.
Et d’ajouter : « En l’espace de 14 mois, ils nous ont causé beaucoup de tort. Ils nous pénalisent des surveillances des examens, dans les soutenances, mais ça encore, ça passe, mais lorsque ça se répète cela devient insupportable. Lorsqu’on entre dans une classe, on n’est pas à l’aise ».
Outre ces problèmes-là, Azkak Tarik a déclaré que sa prime de rendement a été diminuée sans aucune raison. « J’assume ce que j’ai dit, qu’il aille où il veut, il m’a ôté prime sans aucune raison. Lorsqu’on m’a enlevé cette part, j’avais travaillé plus que ce qu’il en fallait, au lieu de me remercier, on m’a pénalisé » a-t-il confié. Et d’ajouter : « Il m’a également insulté, il m’a dit que j’étais indigne d’être un enseignant, que je n’honore pas la profession ».
Ce docteur en marketing était chef du département des sciences commerciales mais a dû démissionner à cause du doyen qui lui mettait la pression. « Aujourd’hui, l’actuel chef du département et le doyen fouillent dans les archives pour trouver des anomalies. Ils m’ont dit qu’ils vont chercher des défaillances pour me traduire en justice pour m’enlever mon travail. Lorsque j’étais chef du département, les enseignants pourront témoigner, je faisais mon travail convenablement » a-t-il déclaré.
Acharnement contre sa femme
« Ce qui m’a dérangé le plus, c’est le fait qu’il s’en soit pris à ma femme » a regretté l’enseignant. En effet, le Dr Zamoume, épouse de Azkak Tarik est responsable du Master marketing des services. Tous les deux sont les seuls docteurs spécialisés en marketing à l’université de Vgayet.
Toutefois, la responsable du master a été démis de ses fonctions après que le doyen ait soumis cela au conseil scientifique en avançant des « motifs fallacieux ». Elle a été remplacée par un enseignant de la spécialité Gestion des ressources humaines qui selon les dire de Dr Azkak, est l’ami du doyen.
« Ma femme a passé plus d’un mois sans trouver le sommeil, sans compter le fait qu’en plus de lui avoir enlevé son master, ses primes ont été réduites. Elle a subi le même harcèlement que moi. Elle n’allait vraiment pas bien. Ce qui m’a touché le plus, c’est que le mois de juillet dernier, lors d’une réunion, le doyen a proféré des propos insultants et dégradants à son égard. Il l’a agressée verbalement et lui a proféré des menaces professionnelles » a témoigné l’enseignant. Selon lui, sa femme a subi un véritable préjudice moral qui a altéré sa santé.
Les revendications de l’enseignant
Azkak Tarik porté cinq revendications qu’il a notamment affiché sur le lieu de son sit-in. « La première des choses, je demande qu’ils arrêtent leur acharnement et je demande des garantis au ministre. 14 mois sans réagir, cela engendre forcément une crise de confiance » a-t-il exigé . Dans le deuxième point, il demande une enquête du ministère, car selon lui, le responsable « exerce des abus de pouvoir » tout en assurant qu’il dispose de preuves.
Dans le troisième point, l’enseignant exige également la réhabilitation de la responsable du Master Marketing de services. « Si elle a fait des erreurs, qu’ils avancent cela comme arguments, mais on ne la licencie pas comme ça sans raison » a-t-il expliqué.
Le Docteur demande également la réhabilitation des droits qui leur ont été confisqués. Et enfin, le dernier point concerne le clanisme. « Lorsqu’un doyen est désigné, il place ses amis comme chefs de départements, alors que la réglementation dit avant de nommer un responsable, il faut faire un appel à candidature et sélectionner l’un des candidats selon les attentes du post » a-t-il déclaré.
