C’est hallucinant ce qui vient de se passer au village Ichekaben (Feraoun), 45 km de Bejaïa. S’étant adonné à une pratique barbare liée à la sorcellerie, un homme tue sa sœur (44 ans) et sa nièce (5 ans), avec la complicité des parents du meurtrier. Plusieurs sites et comptes fb ont déjà donné des détails macabres sur cette tragique affaire dont les femmes continuent d’en payer interminablement le prix.
Des voix s’élèvent déjà pour exiger un châtiment exemplaire contre les criminels. Est-ce suffisant ? Ce crime interpelle à nouveau nos consciences. Nous vivons une époque terrible. Les lois barbares (Code de la famille), les mentalités rétrogrades, appuyées quotidiennement par un discours religieux salafiste moyenâgeux, libèrent les pulsions violentes se dirigeant quasi instinctivement vers une seule et même cible : la femme.
Ce crime n’est pas un fait divers. Ne le regardons pas ainsi. Il est l’expression aboutie des archaïsmes séculaires de notre société.
Que doit-on faire ? Doit-on encore céder à notre inclinaison rituelle aux réactions émotionnelles, et puis, le lendemain, on se réveillera en ayant la conscience moins sentencieuse ?
Sans la création d’organisations militant quotidiennement pour l’abolition des lois rétrogrades et l’instauration d’une société où doit régner la justice et l’égalité, nul changement ne saurait intervenir et les crimes se poursuivront inéluctablement. Il faut s’attaquer frontalement, énergiquement aux fondements idéologiques de cette barbarie médiévale.
Autre constat scandaleux : la soumission des femmes. Pourquoi refusent-elles de s’organiser pour militer en groupe afin de contribuer à changer l’ordre moral qui les oppresse et mutile leur personnalité ? Mystère.
Kader Sadji
repris depuis le compte Facebook de l’auteur