L’enquête a été organisée par des statisticiens kabyles et a touché 3229 personnes, toutes résidantes en Kabylie. Ces personnes ont répondu à plusieurs questions relatives à leur profil ainsi qu’à ce qu’ils estiment être le statut politique le plus approprié pour la Kabylie. Les résultats de l’enquête, rendus publiques le 28 mars dernier, estiment que l’indépendance l’emporterait haut la main.
A noter que le formulaire de ce sondage a été publié en novembre et décembre 2020 et a touché des citoyens vivants dans les différents département de la Kabylie, bien que Vgayet et Tizi Ouzou y soient plus représentés. A noter également que des citoyens des deux genres, de différentes tranches d’Age et de professions diverses y ont pris part.
Les résultats ont été représentés dans des camemberts interactifs accessibles sur Data Studio. On peut alors observer que près de 65% des Kabyles sont pour l’indépendance. Près de 16% sont pour une autonomie alors que près de 20% ne sont pas pour un statut spécifique à la Kabylie et souhaitent le maintien de la situation actuelle.
Il est à préciser que cette enquête est destinée à des Kabyles présents sur Facebook. Les organisateurs de cette initiative n’ont pas précisé si la diffusion opérée est bien impartiale et non susceptible de toucher des pros ou des anti indépendance en priorité.
Quoi qu’il en soit, la démarche est bien plus sérieuse qu’un simple sondage Facebook et met en avant plusieurs cohérences. En effet, les départements ou une population kabyle est mélangée avec une population arabe se prononcent moins pour l’indépendance. C’est également le cas des séniors, forgés au nationalisme algérien, ainsi que des fonctionnaires, qui sont des employés de l’état algérien. Les jeunes, quant à eux, sont très majoritairement en faveur de l’indépendance, à 74% pour les étudiants notamment.
Enfin, on peut dire que l’indépendantisme n’est pas porté que par « quelques extrémistes » comme on peut lire ici et là dans les médias algériens. C’est une véritable tendance dont le poids est capable à tout moment de faire basculer les rapports de force. On peut dire également que malgré la répression, la censure et le boycott médiatique, le discours souverainiste continue à faire son chemin.
Vidéo présentant les résultats