Le MAK au menu du dernier Haut conseil de sécurité algérien : Abdelmadjid Tebboune menace

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Les mots sont à peine voilés. Le communiqué de la Présidence algérienne à l’issue du Haut conseil de sécurité, tenu le 6 avril dernier, est revenu sur deux sujets principaux de cette réunion périodique : les prochaines élections législatives et le MAK.

Le mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie fait donc réagir au plus haut sommet de l’Etat algérien : « Le Haut Conseil de Sécurité s’est également penché sur les actes subversifs et les graves dérapages émanant de milieux séparatistes », peut-on lire dans le communiqué, qui poursuit : « le président de la République a affirmé que l’Etat sera intransigeant face à ces dérapages, qui sortent du cadre de la démocratie et des droits de l’Homme ».

Elu le 12 novembre 2019, suite à des élections présidentielles qui ont enregistré zéro votes en Kabylie, le Président algérien ordonne l’accélération de la répression du mouvement indépendantiste, par ailleurs très influent en Kabylie. En effet, Abdelmadjid Tebboune a donné « instruction pour l’application immédiate et rigoureuse de la loi en vue de mettre terme a ces activités non innocentes et a ces dépassements sans précédent« , lit-on dans le même communiqué.

Pour le Président algérien, ces activités « tentent d’entraver le processus démocratique et développemental en Algérie« , faisant peut-être référence à la campagne de boycott des prochaines élections législatives algériennes menée par le MAK ainsi que l’énergie déployée par ce dernier pour dissuader l’entreprise australienne Terramin d’exploiter le gisement minier de Tala Hamza.

Concernant les élections législatives du 12 juin 2021, Abdelmadjid Tebboune s’est montré confiant malgré un « Zéro votes » (le 3e consécutif) annoncé par la Kabylie, suite au boycott décidé par le MAK, le RCD et le FFS. A préciser que le communiqué de la Présidence algérienne évoque également « les mouvances illégales proches du terrorisme, qui exploitent les marches hebdomadaires« . Selon plusieurs observateurs, c’est le mouvement islamiste anti-pouvoir, Rachad, qui est visé.

Enfin, il est à noter que ce communiqué a eu un écho international, commenté par l’AFP et plusieurs médias français, par l’agence de presse turque Anadolu et des médias africains, entre autres.