Le 03 avril dernier, le village Taourirt Menguellet, perché dans les hauteurs de la région de Michelet, a rendu un vibrant hommage aux frères Boumendjel.
En effet, les Boumendjel, grande famille révolutionnaire, sont natifs du village de Taourirt Menguellet, c’est ce qui a notamment motivé ses citoyens à les honorer, on y invitant notamment Fadéla Chitour Boumendjel, la fille de l’homme politique et avocat Ahmed Boumendjel.
« Notre but, c’est le retour de la famille Boumendjel à son village natal. Parce que certains disaient qu’ils sont de Rélizane, et chacun leur attribué une origine différente, mais fort heureusement qu’aujourd’hui, nous avons pu prouver qu’ils sont issus d’ici » a déclaré Ahmed Ait Si Amar, président du comité du village, au micro de Berbère TV.
Le professeur en médecine Chitour Slimane, époux de Fadila Boumendjel, originaire d’Ighil Ali, se réjouit de l’atmosphère chaleureuse et de l’hommage rendu à sa belle-famille. « Je suis là au-milieu d’une manifestation populaire, extraordinaire de couleurs et je regarde ses montagnes que je connais bien » a-t-il confié. Et d’ajouter : « Je constate que la montagne kabyle est toujours la même, c’est-à-dire, faite de fidélité et de courage ».
Ce sont plusieurs centaines d’individus qui étaient présents à cet événement qu’ils considèrent comme un devoir de mémoire à l’égard des deux enfants du village. Un portrait à l’effigie des deux héros a été érigé, avec une plaque de marbre sur laquelle ont été transcrits les noms de 33 martyrs de Taourirt Menguellet.
« Je suis très heureuse et très émue par cette cérémonie mémorable car c’est la première fois qu’un village prennent la peine d’honorer les deux frères ensemble, d’autant plus que c’est leur village d’origine » se réjouit le professeur Fadéla Boumendjel.
Une petite fille, Inès, vêtue d’une robe kabyle a notamment lu un récapitulatif du parcours d’Ali Boumendjel en langue française et en langue Kabyle. Fadéla Boumendjel a ensuite livré un témoignage sur son père, décédé le 19 novembre 1982 ainsi que de son environnement familial.
Pour rappel, le président français Emmanuel Macron a reconnu, le 02 mars dernier que l’avocat et dirigeant Ali Boumendjel avait fait l’objet de torture avant d’être assassiné par l’armée française durant la guerre d’Algérie en 1957. A noter qu’en 2001, le général Aussaresses, a reconnu les faits, toutefois, il aura fallu 20 années pour que l’Etat français en fasse de même.