Plusieurs dizaines d’individus ont observé un sit-in devant le siège de la Wilaya de Tizi Wezzu{Tizi Ouzou} le 06 avril dernier pour dénoncer la marginalisation des enfants et adultes inadaptés mentaux et qui sont pris en charge par l’association Tighri Oussirem.
En effet, c’est suite à un appel de ladite association que les protestataires, inadaptés mentaux, leurs proches ainsi que des bénévoles, ont décidé de mener cette action. Et c’est pour crier notamment leur ras-le-bol quant aux conditions défavorables à l’insertion sociale et professionnelle des concernés.
Les protestataires portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « où sont nos droits », « ne touchez pas à mon école », « droits au transport », « l’avenir de nos enfants est une ligne rouge » ou encore « non à la marginalisation ». Des slogans qui illustrent le marasme que vivent les inadaptés mentaux et leurs familles, délaissés par les autorités au point d’être contraints de sortir pour revendiquer leurs droits les plus élémentaires.
Le manque de moyens et de matériels pédagogiques pour la scolarisation des plus jeunes, la sourde oreille des autorités quant aux doléances qui leur ont été adressées et le manque d’accompagnement des inadaptés mentaux sont notamment les principales raisons qui ont poussé les protestataires à réagir.
Les membres de l’association exigent une solution quant au problème de transport ainsi que le droit à la cantine au sein de leur centre associatif et le maintien des cinq classes pédagogiques qui leur sont attribuées à l’école primaire Zemirli, rapporte le quotidien algérien El Watan. En effet, de vieux bus leur ont été attribués, toutefois ils tombent toujours en panne, de plus, leurs adhérents habitent à Freha ou encore Azazga, ils font donc de longs trajets pour bénéficier d’une instruction.
« C’est un bienfaiteur qui nous a dépannés pour une certaine période, mais il doit bien récupérer son moyen de transport. Nous acheminons chaque jour nos adhérents vers le siège de l’association, mais aussi vers deux classes situées à l’extérieur de notre établissement » a déclaré Karim Lamhène, le président de l’association à El Watan.
Et d’ajouter : « Nous n’avons pas reçu de subvention de la part du ministère de la Solidarité nationale depuis 3 ans. Nous prenons en charge au niveau du centre 95 enfants depuis l’âge de 5 ans, et ce, jusqu’à ce qu’ils soient retirés par leurs parents. Nous avons signé des contrats avec le secteur de la formation pour leur insertion professionnelle. Mais voilà qu’on veut même nous expulser des classes que nous occupons légalement avec décision d’attribution du ministère de l’Education nationale depuis 26 ans ».
Suite à ce sit-in, le président de l’association ainsi que d’autres membres ont été reçus par le chef du cabinet du wali ainsi que par le maire de Tizi Wezzu{Tizi Ouzou}. Des promesses ont été engagées de la part des responsables. « Nous osons espérer que notre cri de détresse ait un écho favorable auprès des pouvoirs publics et vive la solidarité agissante » a déclaré Karim Lemhène sur sa page Facebook.
