Vgayet : Une gérante d’un nouveau salon de thé mixte subit des intimidations d’un imam, de la police et des voisins

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L’imam de la mosquée Sidi El Mouhoub de la ville de Vgayet a lancé une pétition pour s’opposer à l’ouverture d’un salon de thé géré par une femme. C’est que ce l’on peut lire dans un communiqué conjoint du Collectif libre et indépendant des femmes de Béjaïa et du comité de Défenses des Libertés (CDL-Bgayet), publié ce 20 avril.

« La récente ouverture d’un salon de thé situé face aux escaliers menant au quartier de Sidi El-Mouhoub a subi les foudres de guerre… de l’imam de la mosquée Sidi El-Mouhoub, aidé par quelques personnes. La raison ? Ce lieu de commerce est tout simplement géré …par une femme« , indique le communiqué.

Les deux structures précisent que la commerçante dispose d’un registre de commerce et qu’elle s’est bien conformée au respect de la réglementation.

Selon le même communiqué, la gérante n’a pas eu d’autre choix que de s’en remettre au Boualem Djouhri, directeur des affaires religieuses de la wilaya de Vgayet. Ce dernier l’a assuré qu’elle est dans son plein droit et que l’imam en question allait être sommé de faire annuler sa pétition : « Mais, l’imam devient encore plus radical et refusa de revenir sur sa position initiale. M. Djouhri a-t-il réellement exigé de l’imam de foutre la paix à la bonne dame ? Au vu de son comportement hostile à la gérante, rien n’indique qu’il aurait reçu des consignes fermes« , s’interrogent les deux collectifs.

Plus loin encore, selon ledit communiqué, « le jour de l’inauguration du salon de thé, la police afflua vers les lieux pour intimider la gérante« . Cette histoire va encore plus loin. En effet, après avoir sollicité Boualem Djouhri, c’est au maire de la ville, A. Tafougt que s’en est remise la dame. Ce dernier a répondu : « je ne peux pas casser la parole de l’imam » selon les deux collectifs.

La gérante aurait également reçu des menaces d’un voisin qui squatte une loge et qui ne manque pas de « la provoquer ostensiblement« . « Il ira jusqu’à vouloir l’agresser… en brandissant une hache. Il s’est même lancé contre elle avec cette arme. N’était l’intervention de certains riverains« , relatent le CDL et le CLIF.

Dans un témoignage, à retrouver ci-dessous, la gérante est revenue sur ces différents éléments, donnant des détails révoltant quant aux menaces reçues de la part d’un islamiste qui n’hésite pas à verser de l’urine devant son local.