Contre la Kabylie, union sacrée de l’Algérie? (Par Azru Loukad)

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Face à la mascarade et à son objectif funeste qui se trament aujourd’hui contre la Kabylie, on assiste à une espèce d’union sacrée contre elle de la part d’Algériens.

Malgré l’évidence patente de la manipulation, aucune couche, aucune espèce et aucune catégorie socio-professionnelle de sa population ne pense à dénoncer ce projet criminel. Bien au contraire, il se trouve même des incendiaires se réclamant d’un patriotisme douteux qui trouvent vraisemblable un tel scénario.

Les associations des Droits de l’Homme, les associations caritatives qui prônent « la rahma », les religieux de toutes tendances qui prônent la miséricorde et la fraternité, tous vaquent à leurs affaires.

Les journalistes et chroniqueurs (à l’exception notoire de M. Mustafa Hammouche de Liberté qui a produit une réflexion professionnelle et honnête) regardent ailleurs ou s’inventent des scoops pour tenter de donner bonne conscience à leur quiet ronron.

Quant aux partis islamistes, ils ont peine à refréner leur jubilation de voir se réaliser enfin leur rêve secret d’entreprendre guillerettement en gandoura une razzia sur cette province qu’ils ont définitivement indexée impie.

En matière de séparatisme, c’est l’Algérie arabo-islamique qui s’est départie de la Kabylie depuis très longtemps.
On le voit aujourd’hui clairement avec le traitement réservé à tamaziγt faussement promue langue nationale et officielle.
On le voit par la volonté manifeste d’appauvrissement économique de la région.
On le voit par la répression systématique des ses militants politiques.
On le voit par l’instrumentation éhontée de la justice qui y sévit
Les exemples d’ostracisme sont trop nombreux à énumérer ici.

Le 19 mars 1846, Victor Hugo a fait un remarquable plaidoyer pour la Pologne devant la Chambre des pairs de son pays. Il a dit :
« Quand un peuple a travaillé pour les autres peuples, il est comme un homme qui a travaillé pour les autres hommes, la reconnaissance de tous l’entoure, la sympathie de tous lui est acquise, il est glorifié dans sa puissance, il est respecté dans son malheur, et si, par la dureté des temps, ce peuple, qui n’a jamais eu l’égoïsme pour loi, qui n’a jamais consulté que sa générosité, que les nobles et puissants instincts qui le portaient à défendre la civilisation, si ce peuple devient un petit peuple, il reste une grande nation« .

À bien d’égards, la Kabylie ressemble à cette Pologne décrite par l’écrivain ; l’histoire ancienne et contemporaine le prouve. L’Europe et le monde ont fini par donner la place qui lui revient à la Pologne. L’Algérie persiste dans le déni et fourbit des armes pour détruire la Kabylie.

Mais la Kabylie est éternelle.

Azru Loukad

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