L’escalade belliqueuse de ces derniers jours, car c’en est une, est une preuve supplémentaire (de trop ?) que la volonté d’effacer la Kabylie en tant que telle, est une constante algérienne. À travers le MAK et la personne du président du GPK, M. Ferhat Mehenni, c’est toute la Kabylie qui est mise dans le collimateur de la haine. L’usage de la violence par un mouvement politique dont la doctrine même est l’anti-terrorisme, est une accusation qui relève à la fois de l’absurde et de la propagande fascisante des tenants de la pensée unique et du révisionnisme.
Plus loin que le bout du nez, la velléité, voire la volonté d’épuration culturelle, linguistique, cultuelle, politique et, à terme, ethnique, est au cœur de la pensée arabo-islamiste, socle d’un nationalisme algérien exacerbé. C’est son ADN. Aussi et sur le plan juridique, la purification ethnique est déjà une violation du droit international qui vise à prendre possession d’un territoire en déplaçant ou en assimilant le peuple autochtone. Cela, tout le monde devrait le savoir, d’aucuns le savent déjà et depuis toujours. Cependant, le tempo, la multitude de procédés, la meute des crieurs publics et la simultanéité des assauts, suite aux imposantes manifestations commémoratives des printemps de Kabylie, sont de nature à contraindre chaque Kabyle à ouvrir les yeux sur l’essentiel et à trouver les ingrédients nécessaires pour la mise en place d’un mécanisme qui sera à même de juguler le maccarthysme racial qui s’annonce, voire de protéger la Kabylie des éventuelles charges qui, tôt ou tard, vont se perpétrer en aval des frictions et des crises cycliques inhérentes à la nature de l’idéologie dominante dans le sérail politique et dans la société algérienne.
Le régime algérien est dans la logique « après moi le déluge » propre à tous les systèmes tyranniques de par le monde. Ses larbins, tous ces camelots et aboyeurs publics chargés de la phase « préliminaires », outre leur indigence intellectuelle, politique et humaine, traînent trop de casseroles pour être à ce point sans scrupules et atteindre un tel degré d’insolence, de médiocrité et d’abjection. Je l’avais dit à plusieurs reprises en 2019 : nous sommes, plus que jamais, en présence d’un tableau clinique de la conjoncture qui met en exergue autant d’éléments qui, par analogie, ont eu à produire, dans d’autres régions du monde, des conflagrations qui ont fait le lit à des génocides contre des peuples isolés, peu organisés et qui ont cruellement manqué de vigilance. La Kabylie est dans cette configuration.
Ce qui se passe depuis le 21 avril dernier est un grave antécédent qui interpelle tout un chacun, en Kabylie d’abord, en Algérie ensuite et ailleurs aussi et ce, pour prendre très au sérieux ce nouveau virage irresponsable, aux conséquences imprévisibles, qui vient d’être pris par le pouvoir algérien et ses lâches cerbères ainsi que par des médias d’ici et d’ailleurs. Quand, pour de sombres desseins, on met la paix et la vie en jeu, laisser faire ou ne rien faire est la pire des choses à faire. Désormais, personne ne pourra dire « je ne savais pas ».
26/04/2021