Malgré la censure, l’intimidation et les menaces, Ghilas Aïnouche va de l’avant. En effet, le célèbre caricaturiste Kabyle a annoncé, ce vendredi 30 avril, l’ouverture de sa chaîne YouTube. Un nouveau canal à travers lequel il souhaite partager ses œuvres avec un large public qui le suit depuis plusieurs années sur les réseaux sociaux.
« l’idée de créer une chaîne Youtube m’est venue juste après les signalements, le blocage et la tentative de suppression de ma page Facebook » a déclaré le caricaturiste dans une vidéo de présentation de cette nouvelle aventure. Et de poursuivre : « Puisque la censure n’a pas épargné les réseaux sociaux, je me suis dit que je me devais d’avoir d’autres plateformes de secours pour continuer de partager mon travail et assurer ma présence en cas de mauvaise surprise ».
Bien que dessin soit le cœur du projet de Ghilas Aïnouche, il compte bien diversifier : « Je veux faire des lives, organiser des débats sur l’actualité et des thèmes divers. Pendant ces débats, je ferai des dessins en direct, une fois les conditions requises pas YouTube seront atteintes » a-t-il précisé.
Le dessinateur a également rappelé comment il s’est retrouvé contraint de ne partager ses dessins que sur les réseaux sociaux. En effet, le 28 novembre 2017, il a été licencié du journal électronique « TSA » (Tout Sur l’Algérie) à cause de ses dessins qui ont été la raison du blocage du site en Algérie.
Depuis, le natif de Sidi Aïch, établi en France depuis récemment, a fait l’objet de censure et a même été interdit dans toutes les manifestations culturelles ou artistiques. « J’ai été boycotté partout en Algérie, que ce soit des médias, des associations et j’ai été interdit de prendre part aux festivals, aux conférences et aux expositions », rappelle-t-il.
Et d’ajouter : « Etant un libre penseur, un électron libre, j’ai eu beaucoup de mal à placer mes dessins dans les journaux qui appartiennent à des lobbys divers adeptes du politiquement correct et de la censure. La liberté d’expression n’existe presque plus dans les médias ».