Dans une interview accordée hier, 30 avril, au quotidien français La Croix, Maitre Salah Dabouz est revenu sur la situation en Algérie depuis le début du Hirak. Il s’est également exprimé sur les récentes accusations du ministère algérien de la défense contre le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie.
Tout en expliquant que le Hirak est actuellement « en difficulté » et qu’il n’a pas su « trouver d’autres moyens d’expression » (autres que les marches du vendredi), l’avocat actuellement en exil renchérit : « Le hirak se cantonne à vouloir faire tomber le système. Ce n’est toujours pas le moment de débattre de la société que nous voulons et du moyen d’y parvenir« .
L’ex-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme a également assuré que le pouvoir en place a encore des ressources et sait instrumentaliser l’islamisme et la violence : « Je dispose de preuves que certains des affrontements qui ont fait plus de 40 morts à Ghardaïa entre 2013 et 2015, ont été orchestrés par l’armée« , a-t-il martelé sur la tragédie qui a secoué le Pays Mzab.
Questionné sur les prochaines élections législatives, maître Dabouz estime qu’il n’est pas exclu que le pouvoir y renonce « car il risque le « zéro vote » en Kabylie« . Après avoir rappelé que le RCD, le FFS et le MAK ont boycotté ces élections, l’avocat a assuré que « c’est problématique qu’une région entière refuse d’élire ses propres représentants« . Et de poursuivre : « Le poids du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) a de quoi paniquer Alger qui cherche à tout prix à le discréditer.«
