Le journaliste d’El Watan, Djamel Alilat, a posé son stylo et son clavier, le temps d’une chanson en hommage à Ahmed Lahlou. Diffusée le 11 avril dernier, le passionné de musique voulait ainsi « faire connaître un tant soit peu la poésie du poète et homme de théâtre« , nous a-t-il confié.
Pour cela, Djamel Alilat a composé une musique dynamique et vivante, de style Rock Folk, et s’est armé d’un texte du poète décédé le 02 avril 2019, qu’il a par ailleurs décrit comme « un homme timide et introverti qui s’exprimait peu ».
En s’entourant de professionnels, tels que Samir Sebbane, Juba Sid ou encore Idir Groove, l’interprète a déclamé des vers qui appellent à la bonhomie et à la dignité en toute circonstances : « Ce poème m’a séduit par sa beauté et son sens très profond. Chaque phrase porte autant de sens qu’un proverbe. Il m’a séduit aussi par son profond humanisme« , nous dira Djamel Alilat qui n’a pas manqué d’éloge sur Ahmed Lahlou, en insistant : « Ahmed Lahlou n’a pas l’audience qu’il mérite au vu de son immense talent et de son apport à la langue et à la littérature kabyles. Hmed était un poète habité et inspiré, presque mystique, qui transgressait mieux que personne les formes établies et dépoussiérait la poésie kabyle en renouvelant ses thématiques. Il a su insuffler beaucoup d’âme dans le verbe kabyle par son originalité, la puissance et la beauté de ses textes« .
Djamel Alilat a agrémenté sa chanson hommage d’un clip simple qui donne le sourire et qui a été réalisé par Samir Chemeur. On y voit des individus de tous les âges, dans les rues d’un quartier ou les ruelles d’un village, chanter du Ahmed Lahlou : « j’ai choisi exprès d’intégrer des gens ordinaires, au village comme en ville, pour dire que la poésie de Hmed Lahlou est la langue de tous les jours, qu’elle est vivante, qu’elle vient du peuple et qu’elle est portée par son peuple« , nous a expliqué le fils de Boudjellil quant aux choix des scènes.
Plus qu’un hommage à un poète, qu’on gagnerait davantage à connaitre et reconnaitre, c’est aussi un message qu’a voulu faire passer Djamel Alilat aux nouvelles générations de chanteurs : « La dernière de mes motivations est de dire aux générations montantes qu’on peut faire de la chanson kabyle avec de très beaux textes qui servent et subliment notre langue et notre culture » a-t-il assuré avant de regretter : « Quand je vois une partie de ce qui s’édite aujourd’hui, avec un kabyle approximatif et beaucoup de mots français, je suis triste pour Taqvaylit-nneɣ« .