Le MAK classé « organisation terroriste » : la réaction de Ferhat Mehenni

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Lors de sa conférence de presse, animée ce mercredi 19 mai, en compagnie de son avocat Gérald Pandelon, Ferhat Mehenni est revenu sur sa mise en garde à vue et sur la classification officielle du MAK comme « organisation terroriste » par le haut conseil à la sécurité algérien (HCSA).

Après avoir rappelé les événements visant, depuis près d’une année et demi, à faire passer le mouvement indépendantiste kabyle pour un mouvement terroriste, le président de l’Anavad est revenu sur la décision des hautes instances algériennes. « Je les mets au défi de nous apporter ces preuves de terrorisme dont ils nous accusent. Avoir une opinion est un droit reconnu par toutes les instances internationales. Ce droit, nous n’en départirons jamais » a-t-il martelé.

En effet, le leader du mouvement indépendantiste a insisté à maintes reprises sur le caractère pacifique du MAK. Pour appuyer ses propos, il a déclaré avec assurance : « Nous avons nos textes, nos déclarations, l’ensemble des structures et des actions qui ont été menées jusqu’à présent, comme témoins quant à l’impossibilité d’appliquer le statut de terroriste au MAK ».

Ferhat Mehenni riposte

Par ailleurs, Ferhat Mehenni a décidé de riposter à ces considérations d’une extrême gravité et compte donc convoquer le Haut Conseil à la Sécurité de la Kabylie auquel il va demander d’étudier la possibilité de considérer l’Etat algérien comme « colonialiste en Kabylie », « terroriste », et « voyou ». Et de communiquer les décisions à l’opinion et aux instances internationales.

Le lauréat du prix de la paix Gusi en 2013 a mis en garde le régime algérien contre toute tentative de commettre des attentats contre le Hirak pour les imputer au MAK. Il a, ainsi, appelé ses militants à ne pas tomber dans le piège du régime algérien et de ne pas sombrer dans la clandestinité. « Ils veulent nous mettre en prison ? Qu’il le fasse ! La communauté internationale est témoin de leur barbarie » a-t-il martelé.

Un timing fâcheux ?

Sur le timing de la décision de l’Algérie, le président de l’Anavad s’interroge : « Est-ce que mon arrestation survenue le jour-même n’aurait pas quelques coïncidences un peu fâcheuses pour eux ? ». Et de revenir sur la convention d’extradition ratifiée par le président français en mars dernier : « Il n’y a pas de raison qu’un homme politique soit inquiété par cette convention. Toutefois, le fait de nous traiter de terroristes permettrait au gouvernement algérien de revendiquer l’extradition d’un homme ».

Toutefois, Ferhat Mehenni se veut rassurant quant aux interprétations faites sur sa mise en garde à vue comme une réponse de Paris à une demande d’extradition d’Alger en déclarant : « Je ne pense pas que le France, un Etat de droit, malgré les imperfections, puisse céder aux demandes capricieuses d’Alger ».

Précisions sur sa mise en garde à vue

En ce qui concerne sa garde à vue, le président du MAK en suppose des dessous politiques bien qu’officiellement, elle ne l’est pas tout en assurant qu’il ne comprend rien à ladite affaire sur laquelle, il a préféré laisser son avocat s’exprimer.

« En plus de 20 ans de carrière, j’ai rarement rencontré un dossier aussi vide » a déclaré Me Pandelon. Et d’ajouter : « Lorsque les services de police m’ont appelé pour porter assistance au président Mehenni, je me suis dit que c’est sans doute encore parce qu’il est partie civile dans des dossiers ou de milluples plaintes n’ont jamais abouti ».

« A ce jour, lorsque j’ai eu la chance d’être consulté par le président Mehenni, c’est parce qu’il était victime de délits et curieusement toutes les plaintes que nous avons déposé avec mon confrère Bozetine, n’ont jamais abouti » a expliqué l’avocat.

Gérald Pandelon a, ensuite, informé qu’il s’agissait d’une affaire de blanchiment d’argent en bande organisée au Pari mutuel urbain (PMU). Une affaire dont Ferhat Mehenni n’avait aucune connaissance et dont il est même victime à travers le piratage de sa carte bancaire.