Dans un communiqué, rendu public ce 25 mai, le Congrès Mondial Amazigh est revenu sur les évènements récents relatifs à la situation préoccupante en Kabylie et a conclu « qu’il apparait clairement que la France appuie le régime militaire algérien et semble même se soumettre à tous ses desiderata« .
En effet, le communiqué signé par le bureau du CMA à Paris a tenu à alerter la communauté franco-amazigh sur éléments ayant conduit à la classification du MAK comme organisation terroriste. Pour l’ONG, la France serait impliquée. Le CMA rappelle la convention d’extradition signée entre la France et l’Algérie le 22 mars dernier, la visite du chef d’Etat-major des Armées françaises à Alger le 8 avril, le communiqué du pouvoir algérien accusant le MAK d’être « impliqué dans la planification d’attentats et d’actes criminels » l 25 avril, l’appel téléphonique entre Macron et Tebboune le 11 mai, la mise en garde à vue de Ferhat Mehenni à Paris, le 18 mai, le jour même où le Haut conseil de sécurité algérien a classé le MAK comme « organisation terroriste ».
Pour le CMA, donc, il n’y a pas de doute, au vu de ces éléments, la France est de mèche avec Alger : « la France partage la responsabilité de toutes les actions répressives et les menaces non voilées des généraux algériens contre la Kabylie » prévient l’organisation internationale non gouvernementale de protection et de promotion des droits des Amazighs, qui demande « instamment au chef de l’Etat français et au gouvernement français de cesser sans délai leur soutien au régime militaire algérien« .
L’ONG a assuré que « cela inquiète beaucoup la communauté franco-amazighe forte de deux millions de membres dont un million de Franco-Kabyles » avant de marteler : « cette communauté n’acceptera jamais que la France soit l’amie d’une dictature militaire comme celle qui sévit en Algérie depuis soixante ans et qui ne laisse d’autre alternative aux citoyens que la répression, la mort ou l’exil« .