Le message de Zahira Fekhar à l’occasion du 2e anniversaire de l’assassinat de Kameleddine Fekhar

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Aujourd’hui est le deuxième anniversaire de l’assassinat du symbole de la lutte pacifique, le militant des droits humains, le Dr. Kameleddine Fekhar.

Ce souvenir douloureux, qui reste une tache hideuse sur le front de ceux qui ont planifié, réalisé, puis masqué cet acte lâche contre celui qui a défendu les réprimés et opprimés, de partout dans le pays ; et défendu notre identité amazighe au Mzab, particulièrement et en Algérie, ainsi qu’à travers le monde entier. Celui qui a milité pour les valeurs de la liberté, démocratie et la justice pour tous.

Si cette date constitue pour nous un souvenir douloureux, n’empêche que nous le commémorons avec fierté et détermination, pour continuer le comblant de feu Kameleddine Fekhar. Personne ne pourra jamais le remplacer.

Il m’a laissé un petit ange, mon fils Ousmane, qui avait trois ans à l’époque, qui me demandait chaque jour, où était son père ?

J’ai porté plainte contre cinq responsables liés directement à l’assassinat de mon mari, mais le juge d’instruction du tribunal de Ghardaïa n’a même pas pris la peine de m’écouter, considérant peut-être que c’était m’accorder plus d’attention que ce que je mérite, et il a refusé d’ouvrir une information judiciaire avant même de voir le rapport médico-légal, et son ordonnance a été confirmé par la chambre d’accusation de la cour, qui reste, pour le moment, bloqué dans les rouages de la cour suprême.

Le Dr Kameleddine Fekhar a été condamné aux peines les plus sévères, en dehors du cadre de la justice, depuis le début de sa lutte, et les autorités qui ont décidé de se débarrasser de lui ont cherché à appliquer leur décision, c’est d’ailleurs ce qui a été déclaré au jeune Mohammad Baba Nedjar, qui a été condamné à la réclusion à perpétuité pour avoir refusé de délivrer un faux témoignage contre Kameleddine Fekhar, il était innocent de l’accusation montée contre lui, puis ils ont essayé d’impliquer le médecin dans d’autres affaires avec des accusations qui peuvent conduire à la peine de mort, mais à chaque fois, il les affrontait avec beaucoup de courage et de calme et avec la force de la preuve et de l’argumentation dans le cadre d’une justice pourtant non indépendante et instrumentalisée contre lui. Lorsqu’ils n’ont obtenu aucun résultat de leurs manœuvres machiavéliques, ils ont programmé sa mort, et mis en œuvre leur programme, mais il les a démasqués, là aussi, avant qu’ils aient terminé leur ignoble travail et ce en alertant l’opinion publique nationale et internationale que des responsables de l’état avaient programmé sa mort et qu’ils exécutent leur programme.

Le Dr Kameleddine Fekhar n’est pas mort, même si son corps n’est plus là, mais sa pensée et son style de lutte, ses filles et fils, ses camarades à l’intérieur et à l’extérieur du pays, le rendent éternel et pérennisent son combat.

Repose en paix, Kameleddine, tu ne mourras jamais dans nos cœurs et nos esprits.

Zahira Fekhar, veuve de Kameledine Fekhar