L’auteur, compositeur, ancien musicien et médecin allergologue, Dr Abderrahmane Si Ahmed a tiré sa révérence ce vendredi 04 juin des suites de la Covid-19.
La triste nouvelle a été annoncée par son ami et confrère, l’écrivain et médecin Dr Amar Mezdad. Aussitôt la nouvelle répandue, plusieurs de ses anciens compagnons lui ont rendu hommage.
« Il avait fait partie du groupe Lazouk en 1973 avant de s’occuper de Zahra, puis de rejoindre Imazighen Imoula » a écrit Ferhat Mehenni dans son hommage. Et d’ajouter : « Il y a un an, j’ai remis à un ami, Hmimi Ait Bachir, le sonore et la partition des arrangements que j’ai réalisés sur son immortel Amek i tevgham ul pour les lui remettre et avoir son avis. Mais la pandémie vient d’en décider autrement ». En effet, la musique de ce chef d’œuvre de Nouara a été composée par Abderrahmane Si Ahmed.
« Auteur, compositeur, arrangeur, il a apporté son concours avec génie à Idir, Chérif Khedam, Méziane Rachid, Ferhat Imazighen Imula et surtout à Nouara, notre diva nationale et à tant d’autres artistes » se souvient l’écrivain Hacene Hireche. Et de poursuivre : « Il a fait partie des premiers musiciens qui ont imprimé une touche nouvelle aux rythmes kabyles. En s’appuyant sur les mesures du chant ancestral, il a su y greffer des accords qui ont fait le cœur de la chanson kabyle moderne ».
« Hormis sa noble profession, son nom est inscrit sur le premier 45 tours »Avava Inouva » qui a traversé les frontières ! » a témoigné Zahra N Soummer. Et d’ajouter : « Je l’avais rencontré dans le bureau de Chérif Keddam, en tant que guitariste, du temps où il était étudiant. Il m’a accompagné dans ma toute 1ère chanson. Et a monté mon groupe « Le Quatuor Numide ». La fameuse guitare d’accompagnement dans la chanson »Avava Inouva », c’est lui. La musique de la chanson « Tamacahut n tsekkurt » c’est lui, ainsi que la chanson »Nrmfaraq » de Nouara ».
Natif de Larbaâ Nath Irathen, Abderrahmane Si Ahmed était étudiant durant les années 70s à Alger. Il a côtoyé cette génération de militants, de chanteurs et d’artiste qui ont marqué la Kabylie et dont il faisait lui-même partie. Aussi discret a-t-il pu être, il a apporté son empreinte de bon nombre de chefs-d’œuvre comme en témoignent ceux qui l’ont connus.
Le médecin a exercé durant plusieurs décennies dans son cabinet à la nouvelle-ville de Tizi Wezzu{Tizi Ouzou}. « Il était le médecin traitant d’une de mes sœurs et je sais qu’elle perd, en lui, un grand thérapeute. Je sais aussi qu’il a su lui prodiguer, avec constance, des soins précieux et efficaces », a ajouté Hacène Hireche.
