Laurent Jeanne, maire de Champigny-sur-Marne (Val de Marne) a annoncé, ce mercredi 16 juin, la création prochaine d’un Centre culturel Berbère au sein de sa ville, située en Ile de France. Le maire propose de de donner le nom « Matoub Lounes » à ce centre qui sera particulièrement apprécié par la communauté Kabyle, nombreuse dans la localité.
Invité de l’émission Actuyal de Mohand Kacioui sur Berbère TV, l’élu de Champigny-sur-Marne a confié que ce projet « s’inscrit dans les lieux de rencontre et de partage de la culture », à l’image de la Maison du Portugal qui existe déjà.
Le maire assure que son objectif est de lancer ce projet, pour lequel il s’est engagé lors de sa campagne électorale, pendant son mandat actuel et que l’édifice se situera en centre ville, à proximité de la Maison du Portugal.
Bien que l’appellation définitive du centre n’ait pas été encore arrêtée, toutefois, Laurent Jeanne semble déterminé à faire baptiser le Centre au nom du Rebelle : « Matoub Lounes n’était pas simplement une représentation du monde berbère. C’était quelqu’un qui avait une valeur plus universelle et la culture est universelle. Moi je trouve qu’il y aurait un lien assez intéressant », explique-t-il.
Contactée par VAVA-innova, Sabrina Abchiche, adjointe au maire en charge de la petite enfance et du droit des femmes et qui a mis un point d’honneur à faire aboutir ce chantier, nous a apporté quelques précisions.
VAVA-innova : Comment est né ce projet ?
Sabrina Abchiche : Depuis des années, on entend Bertrand Delanoë puis Anne Hidalgo, promettre une maison de la culture berbere à Paris. C’est finalement Jean-Christophe Lagarde, Président de l’UDI et député de Saine-Saint-Denis qui a créé le premier centre culturel berbère de France quand il était maire de Drancy. Nous le remercions et nous lui sommes reconnaissants !
Champigny est une ville multiculturelle avec une grosse communauté kabyle et une association très active sur le terrain. Les kabyles sont connus pour leur capacité d’intégration et leur attachement aux valeurs de la République. Historiquement, notre commune a un lien très fort avec la communauté portugaise et c’est tout légitimement qu’il existe une maison du Portugal. Pourquoi pas une maison de la Kabylie ? C’est un grand signe de reconnaissance de la part de notre Maire. Bravo et merci !
« Matoub Lounes » comme appellation ?
Oui, c’est une idée de monsieur le Maire. Il connait l’éternel combat de Matoub contre l’obscurantisme islamiste, pour les libertés individuelles et collectives, la démocratie, la laïcité et l’identité amazigh. Il sait l’homme de paix qu’il était et l’amour qu’il prônait entre les peuples.
A travers sa musique et ses prises de positions, Matoub n’était pas qu’un simple chanteur, il était un symbole, un guide, un militant rassembleur, unificateur et pacificateur. Il est une leçon et un bel exemple de ce que peut être l’ouverture, dans un monde où tout semble être déterminé par le désir du repli.
Quels seraient les objectifs de ce centre ?
Ce lieu sera un lieu d’histoire, de ressourcement, de mémoire, de reconnaissance et de renaissance. L’objectif est de faire vivre, découvrir et partager cette culture fascinante multimillénaire à tous. L’association Franco-Kabyle de Champigny (AFKC) présidée par Samia Kachir, se chargera de la programmation annuelle en partenariat avec l’association des jeunes kabyles de France (AJKF). Je leur fais entièrement confiance et je suis convaincue que les équipes feront un travail de grande qualité. C’est un projet fédérateur ! Toutes les associations seront les bienvenues. Je sais déjà qu’il y aura des activités artistiques avec du chant, de la danse, de la poterie, de la tapisserie, du théâtre et de la calligraphie. Il y aura bien évidemment des cours de langue berbère pour les enfants et les adultes, mais aussi des ateliers d’écriture (isefra), des conférences thématiques, des cafés littéraires et des rencontres débats.
Vous êtes adjointe au maire. Un mot sur lui et son rapport avec la Kabylie et les berbères ?
Comme Laurent Jeanne, je suis une enfant de Champigny et j’adore cette ville. C’est un point que nous partageons. J’ai été très touchée par l’intérêt, le respect et la considération qu’il a pour les berbères et leur histoire. Il est particulièrement sensible au combat des kabyles et à leur condition en Algérie. Avant de le connaitre, je ne vous aurais jamais dit qu’un homme politique puisse être honnête et sincère, au service de la population. Mais face à cet homme de valeur et de parole, on a envie de croire en la politique ! En tenant ses engagements, il impose le respect. Je suis très fière d’être à ses côtés et de faire partie de son équipe municipale
