Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a annoncé, ce lundi 21 juin, que neuf leaders indépendantistes catalans, condamnés en en 2017 pour sécession, seront graciés.
En effet, les grâces seront validées ce mardi par décret en conseil des ministres avant d’être envoyées au roi Felipe VI pour signature. Les détenus seront donc libérés mercredi ou jeudi selon plusieurs médias.
« Pour parvenir à un accord, quelqu’un doit faire le premier pas. Le gouvernement espagnol va faire ce premier pas maintenant » a déclaré le chef du gouvernement espagnol à la scène du Grand théâtre du Liceu de Barcelone.
Toutefois, cette grâce est loin de signifier que l’Espagne est prête à accepter l’idée d’indépendance de la Catalogne pourtant exprimée par les catalans lors du référendum qui a été suivi par des arrestations des leaders indépendantistes.
En effet, dans son intervention, devant des représentants de la société civile catalane, des syndicalistes, des chefs d’entreprise, des représentants de la culture et des intellectuels, Perdro Sánchez a mis l’accent sur la nécessité de tracer la voie d’un dialogue entre la catalogne et le reste de l’Espagne pour « construire ensemble un projet d’avenir pour l’Espagne ». Cette grâce à également été très mal accueillie par les espagnols qui ont envahi les rues de Madrid pour exprimer leur mécontentement, carburant aux déclarations incendiaires des partis de droite.
Pour sa part, le conseil de l’Europe a invité Madrid à renoncer à l’extradition des six leaders catalans exilés à l’étranger, dont l’ancien président de la Catalogne, Carles Puigdemont. En effet, dans ses résolutions adoptées ce lundi 21 juin, l’institution paneuropéenne a appelé « à entamer un dialogue ouvert et constructif avec l’ensemble des forces politiques de Catalogne, y compris celles qui s’opposent à l’indépendance, afin de renforcer la qualité de la démocratie espagnole, et de trouver un compromis qui permette à l’Espagne (…) de régler les différends politiques (…) sans recours au droit pénal, mais dans le plein respect de l’ordre constitutionnel« .
Pour rappel, le 1er octobre 2017, la Catalogne a organisé un référendum pour son indépendance. Un référendum maintenant même si celui-ci avait été interdit par Madrid. S’en est suivie une grave crise politique. Le peuple s’est prononcé en faveur de la naissance d’une république indépendante de Catalogne. Le 17 octobre, le tribunal constitutionnel espagnol a alors annulé une loi sur le référendum d’autodétermination approuvée le 6 septembre 2017 par le Parlement de Catalogne. Ce dernier a à son tour proclamé l’indépendance de la Catalogne le 27 octobre, toutefois le gouvernement espagnol a mis cette région autonome sous tutelle et a dissout le parlement catalan. Il a également organisé des élections régionales.