Quand feu Matoub était qualifié de « création d’un clan du pouvoir » sur El Hayat TV, en toute impunité

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La chaîne de télévision algérienne « El Hayat TV » a été suspendue, ce lundi 21 juin, par l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) et par le ministère algérien des télécommunications suite à la diffusion d’une émission avec Nordine Ait Hamouda où ce dernier a fait des révélations sur des « symboles de la nation algérienne ». Le motif étant que l’ARAV refuse les « déclarations qui incitent à la haine et attentent aux principes généraux et éthiques de la profession de journalisme ».

Toutefois, l’ARAV, se voulant être une institution qui veille au respect de l’éthique journalistique, n’a fait que montrer sa partialité et son caractère arbitraire. En effet, le 1er décembre 2018, la présidente du parti islamiste de la proclamation et de l’équité, Naima Salhi, a proféré de graves accusations à l’égard de feu Matoub Lounes en déclarant qu’il est « une création d’un clan au sein du pouvoir ». Un épisode qui avait profondément touché la Kabylie, car venant d’une énergumène qui révélait quelques temps avant qu’elle tuerait sa fille si celle-ci apprenait Tamazight.

Pourtant, El Hayat TV n’a aucunement été inquiétée suite à ces propos calomnieux de cette ancienne députée qui n’était pas à sa première attaque à l’égard de la Kabylie et de ses symboles. Dans la même émission, la polémiste, après s’être attaquée et diffamé Ferhat Mehenni et a émis un doute sur le fait que son père soit décédé en tant que martyr durant la guerre d’Algérie. N’est-ce pas là une « atteinte aux symboles de la révolution algérienne » ?

L’arbitraire du régime algérien a été exprimé à maintes reprises à travers le silence des institutions aux graves dérapages de personnages politiques tels que Naima Salhi, Abdelouahab Benzaim, Abderrezak Makri, Ouahid Oussama, Nouredine Khettal, Abdelkader Bengrina, pour ne citer que ceux-là. Leurs propos diffamatoires, calomnieux, insultants, haineux, assumés à l’égard des kabyles et de la Kabylie sur les différents plateaux des télévisions algériennes demeurent, à ce jour, impunis.   

La politique du deux-poids-deux-mesures est pleinement assumée par le pouvoir algérien. Des plaintes ont été déposées à l’encontre de Naima Salhi et de Abdelkader Bengrina pour leurs déclarations incendiaires ciblant la Kabylie et tamazight mais celles-ci tardent à donner des résultats.