Le militant, enseignant et écrivain Mohand Amokrane Tighilt s’est éteint, ce mercredi 23 juin, au CHU de Tizi Ouzou à l’âge de 68 ans des suites de la Covid-19.
Le natif du village Tifilkout a été admis à l’hôpital après avoir été infecté par le virus. Malheureusement, après plusieurs jours en réanimation, il a rendu l’âme. La nouvelle de sa triste disparition a suscité l’émoi de ses camarades, anciens élèves et ceux qui l’ont côtoyé.
« Profondément bouleversé par le départ prématuré de notre ami Mohand Amokrane Tighilt. Il était la bienveillance incarnée ; son sourire solaire, généreusement et invariablement offert, nous manquera » a témoigné l’écrivain Allas Di Telli. Et d’ajouter : « Mohand Amokrane Tighilt parti à jamais ? Comme il a vécu, il s’en est allé sans bruit, presque avec le même sourire avenant. Il va falloir du temps, beaucoup de temps pour l’admettre ».
« Apprendre la disparition d’un ami très cher, au détour des posts Facebook est terrible. C’est une grande perte pour sa famille, pour ses amis et pour la littérature » a posté le réalisateur Djamel Ait Iftene. Et qui dans un commentaire, a révélé que « Kateb Yacine avait dit beaucoup de bien de son premier roman », qu’il n’a malheureusement jamais édité.
Mohand Amokrane Tighilt, dit Mohamed At Tighilt, a exercé durant plusieurs années le métier d’enseignant de langue et littérature française au CEM d’Illilten. Il a été l’auteur de trois romans dont le dernier, intitulé « Edelweiss: la fleur de la révolte » paru en 2018. Il compte également à son actif quatre contes pour enfants et deux pièces de théâtre.
Également journaliste, l’enfant d’Illilten est l’auteur de centaines de reportages, d’articles et de chroniques dans différents journaux. Il est aussi connu pour être un grand militant de la démocratie et un fervent défenseur de la cause identitaire. Bien que discret, il est difficile de ne pas le remarquer dans les différentes marches à Tizi Ouzou avec sa brave femme Nna Tassadit.
Connu pour sa modestie et sa grande générosité, l’écrivain a même envoyé gratuitement une version numérique de son dernier roman à tous les lecteurs qui se sont manifestés.
L’enterrement aura lieu ce jeudi 24 juin dans son village natal Tifilkout. C’est ce qu’a annoncé son fils, Kocila Tighilt, journaliste au quotidien Liberté.