Le mouvement AKAL cité comme « organisation terroriste » dans un communiqué du tribunal de Draa El Mizan

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Dans un communiqué publié par le parquet près du tribunal de Draa El Mizan, ce lundi 29 juin, le mouvement souverainiste kabyle AKAL a été cité comme mouvement terroriste au même titre que le MAK. Et ce dans une affaire qui concerne le village Ait Abdelmoumen (Tizi n Tlata).

Le procureur a rendu publique une affaire d’ « offense au prophète », « menace de meurtre à l’encontre de l’imam de la mosquée » et « menaces à travers une page Facebook ». Une affaire qui vise 5 individus du village Ait Abdelmoumen. En citant les initiales des individus qui seraient impliqués, il a été précisé à travers le communiqué que « Parmi eux, certains activent à l’intérieur du pays et d’autres à l’extérieur. Ces individus sont des activistes des deux mouvements terroristes, le MAK et AKAL ».

AKAL ou Alliance pour une Kabylie Libre se revendique comme mouvement souverainiste et non indépendantiste. Il appelle à la tenue d’une conférence citoyenne kabyle pour qu’il y ait concertation sur le statut de la Kabylie. Ceci n’a pas empêché la justice algérienne de le considérer comme un mouvement terroriste, au même titre que le MAK. Ce 27 juin, son coordinateur national, Bouaziz Ait Chebib ainsi que son secrétaire général Boussad Becha ont été placés sous mandat de dépôt à la prison de Tizi Wezzu.la

L’affaire des 5 individus d’Ait Abdelmoumene

L’affaire rendue publique par le parquet de Draa El Mizan a été largement relayée par les médias algériens. « Sur signalement des citoyens… des éléments du « MAK » ont été emprisonnés » a titré son article le journal arabophone Ennahar. « 5 individus placés en détention préventive pour « atteinte à l’unité nationale » » reprend le quotidien Le Soir d’Algérie.

Selon le communiqué, ce sont 64 citoyens d’Ait Abdelmoumen qui ont déposé plainte auprès de la brigade de gendarmerie de Ouadhias au mois d’avril dernier. Pour le moment, le comité du village n’a pas réagi à cette affaire, pour le moins abracadabrantesque. D’autant plus qu’en Kabylie, il n’est pas commun que des citoyens d’un même village en viennent à solliciter la justice algérienne pour ce genre « d’affaires ».

Dans le communiqué, il a été indiqué que les cinq individus sont poursuivis pour avoir « porté atteinte au prophète Mohamed, profané le Coran, insulté l’Islam et l’Etat, menacé des femmes du village qui font la prière et menacé de mort des gens qui pratiquent la prière, via la page +Massinissa Ait Abd El moumen+ sur le réseau social Facebook ».

Pour bon nombre d’observateurs, il s’agit d’une énième propagande du régime algérien contre le MAK et les autres mouvements kabylistes.

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