Dans une lettre adressée, ce mardi 06 juillet, à Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU et à Michelle Bachelet, haute commissaire aux droits de l’homme, le congrès mondial amazigh (CMA) a demandé une « action de protection des droits de l’homme en Kabylie ».
L’ONG amazighe a mis l’accent sur la répression du pouvoir algérien à l’encontre des« populations Kabyles, en visant tout particulièrement les défenseurs du droit à l’autodétermination de la Kabylie et les défenseurs des droits des Amazighs ». Elle a informé les deux responsables que plus de soixante-dix personnes sont actuellement en détention provisoire et des centaines seraient « activement recherchées par la police ou la gendarmerie algériennes ».
« Ces forces gouvernementales équipées d’armes de guerre, n’hésitent pas à violer les domiciles des familles, semant un climat de tension, de stress et de terreur dans les villages kabyles. Cela risque fort de conduire à un soulèvement populaire généralisé suivi d’une violente répression comme au printemps 2001 qui a fait 126 morts et des milliers de blessés » s’inquiète le CMA.
Afin d’illustrer la volonté du gouvernement algérien d’en découdre avec la Kabylie, cette organisation de défense des droits et des intérêts des peuples amazighs a rappelé que ce dernier a procédé à la modification du code pénal à deux reprises afin « criminaliser toute personne qui ne partage pas sa conduite et ses méthodes et qui ose s’exprimer publiquement ».
Pour l’ONG amazighe, « les Kabyles sont punis de se revendiquer comme peuple autochtone distinct et pour avoir refusé unanimement de participer à tous les scrutins nationaux au cours des deux dernières années ». Elle considère que « le silence des instances internationales face aux abus du pouvoir algérien incite le gouvernement de ce pays à poursuivre ses agressions contre le peuple kabyle et contre tous les Amazighs d’Algérie ». En effet, pour plusieurs observateurs, les instances internationales ne font que constater les transgressions commises par le régime algérien, sans pour autant agir pour que cela ne cesse, ce qui rejoint la déclaration du CMA.
« Nous vous demandons instamment, M. le secrétaire général de l’ONU et Mme la Haute commissaire aux droits de l’homme, de prendre toutes les mesures nécessaires afin de faire stopper l’escalade de la violence arbitraire de l’Etat algérien contre la Kabylie et les Amazighs de ce pays » appelle l’organisation amazighe.
Pour rappel, en avril dernier, le CMA a invité Tebboune à « traiter la question kabyle par le dialogue ». Durant le mois de mai 2020, l’ONG a appelé l’Etat algérien à des pourparlers sur l’autodétermination de la Kabylie.