Après un parcours honorable en coupe de la CAF, la JSK a perdu sa finale, ce samedi 20 juillet, face au RAJA Casablanca. Une défaite qui aura été, certes, décevante, toutefois, de beaux messages d’encouragement de politiques et d’acteurs sociaux kabyles ont jailli sur les réseaux sociaux.
« Notre fabuleuse et grande JSK a perdu dès l’entame du match et précisément à la 30 iéme seconde, je dis bien à la 30 iéme seconde avant même d’encaisser le but (qui ne peut servir d’alibi). Notre défense n’était en fait qu’une grossière et même paisible passoire c’est-à-dire d aɣerbal imceṛceṛ hélas ! […] Je parle en tant qu’ancien footballeur ailier gauche de l’équipe nationale junior de Foot des années 1972/73 » estime le militant et linguiste, Abdennour Abdesselam.
Et de poursuivre : « L’aspect politique et manigance ? Il aurait justement été plutôt un stimulant que notre club n’a pas su en profiter. Mais notons que la JSK, par-dessus ma sévérité, n’a pas inventé la défaite. Mazal asirem ar zdat ! »
Le psychiatre et écrivain, Dr Mahmoud Bouadarene, a quant à lui révélé qu’il n’est pas « un féru des matchs de foot » et qu’il aimait plutôt jouer que de regarder. Toutefois, il dit avoir suivi cette finale, se sentant concerné. « Je l’ai regardé avec plaisir et vous savez quoi, j’étais dedans » a-t-il déclaré. Et de poursuivre : « La défaite de la JSK ne m’a pas affecté plus que cela. Les joueurs de l’équipe ont été bons, ils ont bien joué et ils auraient tout à fait pu remporter le match ».
Tout en mettant le doute sur le premier but inscrit par le RAJA, que beaucoup contestent, d’ailleurs, pour position de hors-jeu, le médecin estime que le stress y est, sans doute, pour beaucoup dans cette défaite. « J’espère qu’ils seront – avec le staff technique – accueilli, à leur retour, avec triomphe à Tizi Ouzou » poursuit-il. Et d’ajouter : « Vraiment, j’ai pris mon pied hier en regardant ce match ».
« Je suis fier de la JSK, comme si cette équipe avait gagné la finale. Cette perte ressemble à une victoire. Cette perte est beaucoup plus un accident de parcours, une chose presque normale lorsque l’expérience fait défaut » estime le journaliste et écrivain Mourad Hammami. Il considère que les joueurs « sont devenus aguerris, plus sûrs, plus expérimentés » et qu’ils « ont su atteindre agréablement les sommets et ont joué les compétitions sur le toit le plus haut qu’un club peut jouer en Afrique ».
Le journaliste est convaincu que le fait d’arriver « à ces performances dans des conditions très défavorables est une grande performance et un miracle kabyle ». « La JS Kabylie n’est pas uniquement et un club kabyle mais s’impose comme étant un club Berbère. Oui désormais il suscite l’admiration des Amazighs à travers le monde. C’est une grande avancée dans ce long cheminement du combat identitaire de l’Afrique du Nord » affirme-t-il
Mourad Hammami insiste également sur la nécessité de soutenir la JSK ainsi que son président Cherif Mellal contre les « forces maléfiques en embuscade » qui veulent détruire le club kabyle et ce qu’il représente. Des propos que partage également l’ancienne figure du MCB et du FFS, Djamel Zenati qui a déclaré : « C’est maintenant que la JSK a besoin de soutien. Les saboteurs rôdent toujours. Ils sont à l’affût de la moindre occasion ».
« Ils n’ont pas démérité ces jeunes de la JSK. Ils ont été combatifs jusqu’au bout. Il leur manque de l’expérience, de la grinta, de la confiance et de la sérénité. C’est avec ce genre d’épreuves et de défaites que l’on construit une équipe qui gagne. Bravo aux Rajouis qui n’ont pas volé cette coupe » a posté le journaliste Farid Alilat.
« C’est fini les 19 ans d’absence en Afrique et les 7 ans à jouer pour éviter la relégation. Taisez-vous, nous sommes de retour ! » a martelé la militante et avocate Lila Hadj Arab en s’adressant aux détracteurs de la JSK.
La coprésidente du Congrès mondial Amazigh (CMA) qui a proposé à la direction du club Kabyle son aide pour une éventuelle plainte contre la CAF pour racisme, suite à sa demande de retirer les noms des joueurs en tifinagh sur les maillots’ a également réagi. « Nous sommes fiers de la JSK malgré la défaite. Maintenant concentrons-nous sur la libération des détenus » a-t-elle lancé.
« Ici à Tizi, on défile malgré la défaite. Qu’elle gagne ou qu’elle perde, la JSK restera le club chéri de la Kabylie, la fierté de Tamazgha » assure l’activiste Salim Chait. « Victoire méritée pour le RAJA. Malgré la défaite, les lions du Djurdjura n’ont pas démérité. Accueillons-les comme des héros » appelle le journaliste et militant Arezki Ait Larbi.
Pour le militant et universitaire Said Doumane, « il n’y a aucune honte à perdre un match de football. Surtout à ce niveau de compétition internationale (finale de la caf). Ce qui pourrait être regrettable serait de ne pas en tirer des leçons ». Il estime que les leçons sont d’ordre, sportif, en réfléchissant sur l’avenir de l’équipe, psychologique, en tirant profit de l’échec et politique, en préconisant à la JSK de rester vigilante « pour contrer les tentatives de déstabilisation de ses ennemis ».
« Bravo aux joueurs, aux staffs et aux dirigeants de la JSK pour ce parcours honorable. Bien que battue, la JSK mérite tous les honneurs. Cette jeune et dynamique équipe est un bon modèle de réussite. Continuez sur cette voie de l’effort et de solidarité » encense Zedek Mouloud.
« Pour une première fois et à l’unanimité, tous les supporters de la JSK expriment leurs solidarités et encouragements à cette jeune équipe » assure l’animateur et chanteur Belaid At Mejqan. Des propos auxquels se joint la chanteuse Mila qui a déclaré : « Certes, la JSK a perdu la finale mais elle a réussi à unir les Kabyles. Ça c’est plus qu’une victoire ».