Le communiqué de l’ambassade d’Algérie en France, publié ce vendredi 06 août, a suscité la colère des citoyens de la Kabylie et de la diaspora. Des politiques ainsi que plusieurs acteurs sociaux ont réagi en dénonçant les nouvelles conditions d’acheminement de dons en matériel médical depuis la France.
Pour l’Anavad, il ne fait aucun doute, c’est la Kabylie qui est visée à travers ces restrictions. En effet, la diaspora kabyle s’est mobilisée depuis plusieurs semaines en lançant notamment des cagnottes en ligne pour acquérir des dons et les acheminer en Kabylie.
L’Anavad, à travers un communiqué signé par son porte-parole, Aksel Ameziane estime que le pouvoir algérien « tente de manière indigne et scandaleuse de briser les efforts et le dévouement de milliers de Kabyles établis en France pour aider les leurs dans un contexte sanitaire désespérant ».
« Les autorités algériennes, complètement effacées depuis des mois, veulent maintenant monopoliser la distribution des dons kabyles en les répartissant sur tout le territoire algérien » peut-on lire sur le communiqué. Ainsi, l’Anavad et le MAK « appellent l’OMS, l’UE et l’UA à intervenir pour que les autorités coloniales algériennes cessent de.bloquer les efforts citoyens des Kabyles pour lutter contre la covid 19 ».
« Ce communiqué, s’il est avéré est une ultime provocation à l’encontre d’une région dont la diaspora est reconnue solidaire, réactive et agissante » estime le journaliste et écrivain Said Yahia Cherif.
Pour l’activiste et adjointe du maire de Champigny sur Marne, Sabrina Abchiche, « la Kabylie est clairement visée ! ». « Les ressortissants qui ont grandement activé ces dernières semaines pour financer et envoyer du matériel médical dans leur région, ne pourront plus aider les leurs s’ils le souhaitent. Une façon de nous décourager ? Hors de question. La mobilisation doit rester la même. Restons unis, actifs et efficaces » a-t-elle martelé.
« Le blocage par la bureaucratisation. Le régime veut tout contrôler. Excepte la pandémie. Il faut s’attende au pire. Sauf que le pire est déjà là » regrette l’ancienne figure du MCB et du FFS, Djamel Zenati.
« Les barons de l’État algérien qui volent toutes les recettes issues des ressources naturelles, des recettes des impôts, de l’électricité, etc., et qui ne construisent en Kabylie que des mosquées, des prisons et des brigades de gendarmerie et de police, veulent maintenant détourner même le matériel médical acheté par les Kabyles de la diaspora pour la Kabylie » a réagi le linguiste et militant Karim Achab.
« L’Etat s’arroge le droit d’être le destinataire exclusif des dons collectés par des citoyens au profit de leurs proches et, in fine, le pouvoir de les distribuer comme il entend » a déclaré l’avocat Me Hakim Saheb. Et d’ajouter : « Comme il exige des médecins et personnel médical volontaires leur affectation selon la décision unilatérale du ministère de la santé et, ce faisant, les empêchant de rejoindre les villes de leurs choix ou celles dont ils sont issus ».
« La bureaucratie encore et toujours. Vos dons seront distribués par les autorités qui ont brillé par leur absence » a déclaré le journaliste du quotidien liberté, Sifaks At Uqasi. « Cet élan de solidarité je crains fort qu’il soit brisé par ce genre de communiqué » déplore la militante Wezna Moula.
