La Kabylie a été incendiée. Alors que les flammes ravageaient forêts, champs et villages, le Président algérien avait réussi à tromper l’opinion, en Algérie et dans le monde sur deux sujets.
Non, des militaires ne sont pas décédés en essayant de secourir la population de Larbaa Nath Irathen :
C’est même l’inverse, c’est la population locale qui a sauvé plusieurs militaires algériens d’une mort certaine. Les images touchantes d’un soldat en détresse (ici et ici) qui appelait à l’aide en direct sur les réseaux sociaux, dès le premier jour des incendies, à savoir le 9 aout, avait ému tout le monde. Si ce militaire, hospitalisé à Tizi Ouzou depuis, va beaucoup mieux, plusieurs de ses camarades n’ont pas pu échapper aux flammes, comme il l’a expliqué lui-même. Sur ces mêmes vidéo, on voit, à un moment, qu’il se trouvait au niveau du campement situé entre LNI et Michelet. Un campement au bord d’une route entourée d’une végétation sauvage et loin de toute habitation. Sur une autre vidéo, on voit des citoyens dégager la route et rassurer ces militaires avant de les inviter à quitter les lieu rapidement pour leur sécurité.
Pourtant, la presse algérienne et la presse étrangère notamment française ont, dès le lendemain de ces évènements, repris les déclarations du Président algérien qui avait assuré sur Twitter que « 25 membres de l’Armée Nationale Populaire sont morts, après avoir réussi à secourir plus d’une centaine de citoyens des flammes ardentes, dans les montagnes de Bejaia et Tizi Ouzou« . Durant plusieurs jours, alors que la Kabylie continuait à se consumer, le décès tragique de militaires lors de ces flammes a été mis en avant dans la plupart des médias. Un vrai coup médiatique pour le régime militaire qui a surfé sur leur mort pour prouver que l’Etat a été présent : Il n’en est rien. Les militaires algériens décédés lors de ces feux tragiques, sont, pour ceux de Larbaa Nath Irathen en tout cas, morts non pas en aidant les populations mais parce qu’ils ont été surpris par les flammes dans leur campement, tout comme des citoyens ont été surpris dans leurs maisons, par ailleurs.
Néanmoins, cette supercherie macabre n’est pas passée auprès de la population Kabyle, celle d’Adekkar en tout cas, qui a tout simplement tourné le dos au chef de l’Etat Major Algérien alors qu’il essayait de leur expliquer que le pouvoir était à leur côté. (voir ici et ici)
Non l’Algérie n’a pas loué de canadairs auprès de l’Union Européenne :
Autre supercherie, initialement relayée par l’APS, l’agence officiellement d’information avant que celle-ci ne soit reprise par plusieurs médias. Le 11 aout, soit 2 jours après le début des incendies meurtriers, le premier ministre algérien a annoncé, via un communiqué, repris par l’APS que « L’Algérie est parvenu à un accord commercial avec l’Union européenne (UE) pour l’affrètement de deux avions bombardiers d’eau (ABE), qui étaient en cours d’exploitation dans l’opération de lutte contre les incendies déclarés en Grèce« . Le communique a précisé que l’arrivée des deux canadairs était prévue pour le lendemain (12 aout). Ainsi donc, le régime, qui avait bloqué les propositions d’envoi de canadairs du Maroc, de la Tunisie et de nombreux autres pays, a essayé de montrer qu’il avait accompli ses responsabilités de trouver une solution d’urgence en réussissant cet accord commercial. Sauf que là encore il s’agit d’un mensonge.
En effet, 1h avant la publication de ce communiqué, le Président français Emmanuel Macron a tweeté : « Dès demain (donc le 12 aout), deux Canadairs et un avion de commandement seront déployés en Kabylie en proie à de violents incendies« , tout en précisant dans le même tweet qu’il s’agissait là de « solidarité » et de « soutien ». Mais cela n’a pas empêchée le régime algérien et son agence de presse de continuer de nier : la France, qualifiée de « ennemi traditionnel et éternel » en Avril dernier par un ministre du gouvernement algérien, n’est jamais citée ni par le Président algérien ni par l’APS. Le 12 aout ce sont biens deux canadairs français avec un équipage 100% français qui a atterri à Alger.
L’aide salutaire venue de la France a reçu l’ingratitude algérienne, qui l’a pervertie en un accord commercial macabre avec l’UE.