L’opération « zéro kabyle » qui a conduit en prison plusieurs dizaines de militants pacifiques se poursuit. En effet, trois militants appréciés ont été arrêtés ces dernières 48h par les services algériens à l’Est et au Sud de la Kabylie.
Madjid Aggad, militant pour l’autodétermination de la Kabylie a été arrêté alors qu’il se rendait en voiture à une action de volontariat au village Imesdurar. Cela s’est passé le 1er octobre dernier. Apprécié pour son discours pétri de sagesse et très respecté à Saharidj, dans le sud de la Kabylie, Madjid Aggad a défié les services algériens à plusieurs reprises de part ses actions populaires dans sa localité.
A l’Est de la Kabylie, Mourad Chabane, poète et militant connu dans sa localité pour son dévouement pour la défense des droits de l’homme et pour son attachement à la liberté de la Kabylie, a été arrêté chez lui, à Tizi n Tazart, devant sa femme et son fils, tôt le matin (vers 6h30). Dans un témoignage de son épouse, celle-ci a expliqué que les services ont pénétré dans la maison après avoir défoncé la porte d’entrée. Néanmoins, l’épouse, tout comme le père de Mourad, ont tous les deux tenu un discours de dignité et de fierté, remerciant les citoyens de Tizi n’Berber pour leur mobilisation.
Aujourd’hui, 3 octobre, c’est la jeune militante, féministe et artiste Wissem Nasri qui a été kidnappée par les services algériens au cœur d’Ivervacen (barbacha), à l’Est de la Kabylie. Agée de 23 ans, elle fait partie des 8 personnes mises sous mandat de dépôt le 1er juin 2021 pour participation à une marche à Akbou. Pour rappel, Wissem Nasri et ses camarades ont été accusés d’outrage à corps constitué, d’utilisation de violence contre les forces publiques, d’atteinte à l’unité nationale et d’attroupement armé. Des chefs d’inculpation totalement délirants vu le pacifisme dans laquelle s’est déroulée cette marche, à l’instar des autres marches organisées en Kabylie.