Pas de vote en Kabylie : acteurs politiques et militants ont appelé au boycott malgré la terreur exercée par Tebboune

,

Depuis l’annonce des élections présidentielles anticipées en Algérie, prévues pour le 7 septembre 2024, plusieurs figures politiques et culturelles kabyles ont appelé au boycott de ce scrutin. Marqué par une montée de la répression, le premier mandat de M. Tebboune a enregistré des milliers de prisonniers politiques en Kabylie, des condamnations à de lourdes peines, y compris la peine capitale, ainsi que des feux de forêt dévastateurs causant des centaines de morts.

En plus des organisations, telles que le MAK, le RCD ou le CMA qui, ont appelé au boycott de ces élections, des militants, politiques et acteurs de la société civile ont également appelé à ne pas se rendre aux urnes et ce malgré la terreur exercée par le pouvoir algérien sur l’opposition en Kabylie.

Le journaliste kabyle Djaffar Benmesbah a exprimé son rejet sur les réseaux sociaux : « PAS DE VOTE EN KABYLIE » a-t-il écrit en majuscules sur Facebook, ajoutant que « Tebboune n’est pas le contraire de Boumediene, il est son revers. »

L’activiste et femme politique Yasmina Oubouzar a également pris position en déclarant : « Les élections présidentielles en Algérie ne sont rien d’autre qu’une légitimation du crime étatique. Aucun président algérien n’a jamais été élu par la Kabylie, ni Ben Bella, ni Boumediene, ni Chadli, ni Bouteflika, ni Tebboune. »

« Ulac Lvot Ulac », a écrit Braham Bennadji, ex-maire de Tinebdar et ex-déput au sein de l’assemblée algérienne. Il a ajouté : « Tout Algérien, notamment kabyle, qui mettra demain un bulletin de vote dans l’urne, est coupable d’avoir participé moralement à la répression féroce (détention arbitraire de braves militants et citoyens, intimidations, harcèlement judiciaire…) subie par le peuple, exercée par ce président candidat. »

Saïd Salhi, militant des droits humains et ancien président de la Ligue Algérienne des Droits Humains, a déclaré : « Avant de se présenter, le dictateur s’assure bien d’avoir éliminé tous les candidats potentiels, dissous et gelé les partis politiques de l’opposition, les associations de la société civile, fermés les médias libres, emprisonné des journalistes, des avocats, des militants et bâillonné toutes les voix discordantes… ». Sur Facebook, il a également ajouté : « Moi, je boycotte. »

Ali Laskri, ancien secrétaire général du FFS, a quant à lui critiqué la participation de son ancien parti aux élections en affirmant : « Les militants fidèles au projet démocratique, à la ligne politique et au patrimoine historique du FFS disent NON à la mascarade électorale. »

Il s’agit ici de quelques acteurs qui se sont exprimé publiquement de façon claire. D’autres ont préféré faire passer le message de façon plus subtile ou même taire leur position pour éviter les affres du régime tyrannique d’Alger.