6min et 12 secondes de frissons continus. C’est le résultat d’un projet artistique rendu public ce 12 septembre 2024 par Sirocco Records, sous le titre « Tudert, renaître de ses cendres ». Plus qu’une chanson, plus qu’un clip, c’est une œuvre magistrale de part sa mise en scène et sa qualité technique que nous offre la fille de Larbaâ Nath Irathen, Melissa Sekhi, et l’équipe aux talents certains qui l’ont entouré.
« Igenni verrik yeɣma seg iɣed i d-yewwi waḍu« , c’est par ces termes que débute cette chanson qui revient, dans sa première partie, sur les incendies tragiques de 2021 qui ont ravagé des villages entiers en Kabylie, causant plusieurs centaines de victimes.
Si l’œuvre fait rappeler, et même revivre grâce à son intensité, ces évènements dramatiques qui ont affecté Tamurt, elle n’est pas dans le « too much ». Tout y est maitrisé, tout y est subtilement exécuté, aussi bien le chant, la musique que les plans de Yacine Merabtene, véritable maître de la réalisation visuelle. Melissa Sekhi y est splendide et son binôme, Hamza Mechmeche, d’un charisme inégalé.
La deuxième partie est quant à elle engagée et porte un message de lutte, de résistance, d’union et d’espoir. Elle se termine par des chaines qu’on voit tomber et un olivier qu’on voit renaitre des cendres d’un incendie, alors que les deux protagonistes, dévastés par le désespoir, fixaient le sablier désormais vide.
Salim Kadem, à l’origine des paroles et de la réalisation, pave le chemin vers un nouveau genre, par ailleurs adapté au web, en projetant la musique, un pilier chez les Kabyles, sur une dimension cinématographique.