10e anniversaire de l’assassinat d’Hervé Gourdel par les ennemis de la Kabylie

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Il y a 10 ans, l’innommable a été commis dans le paisible pays kabyle. En effet, le 23 septembre 2014, le quinquagénaire français Hervé Gourdel a été décapité en plein cœur du Djurdjura par les « Soldats du Califat« , selon la version officielle.

Selon les autorités algériennes, le formateur de guides de montagne, Hervé Gourdel a été enlevé le 21 septembre 2014 par le groupe djihadiste « Djound El-Khalifa » dans les montagnes d’At Ouabane, à Akbil. Après un ultimatum de 24 heures donné à la France pour retirer ses troupes d’Irak, le refus du gouvernement français a conduit à son assassinat deux jours plus tard. Le corps du Niçois, alors âgé de 55 ans, a été retrouvé près de 4 mois après l’ignoble assassinat, soit le 15 janvier 2015, à Tabouneht, At Bu Yusef.

A rappeler qu’en 2014, le djihadisme battait son plein au Moyen-Orient et dans certains pays d’Afrique du Nord. La France, avec d’autres puissances mondiales, menait alors une coalition anti-État islamique en Irak pour éradiquer le terrorisme.

A l’occasion de ce 10e funeste anniversaire, un hommage a été rendu ce 24 septembre 2024 à Hervé Gourdel dans sa localité d’origine. La place du marché de Saint-Martin-Vésubie, dans les Alpes-Maritimes a été rebaptisée en son honneur, a rapporté BFM TV. À noter également qu’une association en son nom avait été créée après sa mort pour accompagner les alpinistes et honorer sa mémoire.

A rappeler que la même année 2014, Albert Ebossé, joueur phare de la JSK d’origine camerounaise, est mort dans les vestiaires du Club à Tizi-Ouzou, le 23 août 2014. Son père n’a pas cru à la thèse officielle algérienne d’un arrêt cardiaque ou d’un accident. « Ce n’était pas une pierre. Ce n’était pas une attaque cardiaque. Mon fils a été assassiné« , avait-il déclaré à la BBC News en 2015. Selon l’expert qui a effectué l’autopsie au Cameroun, le joueur serait mort des suites de violents coups à la tête. Ses blessures au cou et aux épaules suggèrent qu’il aurait tenté de se défendre. Une enquête avait été ouverte par les autorités algériennes en 2014, mais elle est restée sans suite depuis des années, toujours selon la BBC News.

Ferhat Mehenni a quant à lui déclaré, dans un Tweet sur X datant du 23 août 2024, que ces deux « assassinats » sont orchestrés par les autorités algériennes pour « incriminer la Kabylie« . À trois mois d’intervalle, un Européen et un Africain sont tués en Kabylie. « Malgré une contre-autopsie réalisée au Cameroun, contredisant la thèse algérienne incriminant les supporters de l’équipe phare de la Kabylie, Alger n’a jamais voulu rendre justice à la famille de la victime« , a-t-il dit à propos d’Albert Ebossé, et il a poursuivi en faisant un lien avec Hervé Gourdel, qu’il décrit comme « attiré dans un guet-apens par les services algériens et exécuté sur les hautes montagnes de Kabylie par de soi-disant terroristes islamistes. » Le président du Gouvernement provisoire kabyle a également fait un lien avec l’assassinat de Djamel Ben Smail, « orchestré par les autorités algériennes« . Selon lui, ces trois opérations visaient à « diaboliser les Kabyles qui passeraient sur la scène internationale pour des racistes et des terroristes islamistes » afin de ternir l’image des Kabyles et et de leur barrer la route vers leur droit à l’autodétermination.