Le grand militant associatif Mohand Taferka se trouve dans une situation de santé alarmante au sein de la prison de Koléa, a signalé son avocate Yamina Alili, qui lui a rendu visite, ainsi qu’à plusieurs autres détenus, aujourd’hui, le 26 septembre. « Ses jambes ne supportent plus son poids très léger », a déclaré l’avocate, confirmant la détérioration extrême et la gravité de son état de santé, au point qu’il se retrouve désormais en fauteuil roulant.
Yamina Alili a rappelé qu’elle avait déjà signalé la mauvaise santé de Taferka dès sa première visite en décembre 2023. Après 10 mois, « en dépit des alertes précédentes », la santé du septuagénaire continue à se dégrader. Le journaliste et militant kabyle est atteint de plusieurs maladies chroniques, a confirmé Alili.
L’avocate, engagée dans la défense des prisonniers politiques en Algérie, a également souligné que les moyens médicaux au sein de la prison sont « limités » et « insuffisants » pour répondre à ses besoins. Elle a ainsi appelé les « instances concernées » à agir rapidement pour lui garantir des soins de santé adaptés et respecter ses droits humains. « Il est clair que la place de Da Mohand Taferka ne devrait pas être en prison », a-t-elle martelé.
Mohand Taferka, de son vrai nom Barache Mohand Akli, président de l’association Taferka, a été interpellé le 27 avril 2023 au port d’Alger, où il a été empêché de quitter le territoire algérien en direction de Marseille, puis emprisonné depuis le 15 novembre 2023 à la prison de Koléa. Il a été condamné, le 25 juin 2024, deux jours avant son 74ème anniversaire, à 2 ans de prison pour « atteinte à l’unité nationale ». Le procureur de la République algérienne avait requis une peine de 15 ans de prison contre lui lors du procès. Plusieurs avocats et organisations internationales ont exprimé leur inquiétude quant à l’état de santé de l’ancien animateur.