Le 7 octobre dernier, l’avocate Fetta Sadat a publié sur ses réseaux sociaux une liste de pas moins de 60 militants politiques Kabyles qui vont recomparaitre devant les tribunaux algériens durant le 4e trimestre de cette année 2024. Si ces nouvelles audiences maintiennent une pression sur les accusés, leurs familles et la société Kabyle en général, est-ce que ces militants, qui ont déjà été jugés en première instance, et pour la plupart condamnés, risquent de voir leur peine s’aggraver?
En effet, ce sont pas moins de 6 audiences qui ont été fixées pour que cette longue liste, dont figurent plusieurs cadres de la cause kabyle, puisse être rejugée. Parmi eux, on retrouve des accusés qui ont été condamnés à de la prison ferme, dans d’autres affaires notamment, et qui ont purgé leurs peines, à l’exemple de Kamira Nait Sid, Mouloud Mebarki et Lounes Hamzi. D’autres, tels que Mira Moknache et Mohand Taferka, sont actuellement dans les geôles du régime algérien. D’autres encore, tels que l’écrivain Larbi Yahioune et Nadir Chelbabi, ont jusqu’ici pu éviter le mandat de dépôt et donc la prison.
Ces procès, prévus entre le 28 octobre et le 15 décembre de cette année, sont des procès en appel. En effet, suite à l’annonce du verdict en première instance de ces procès politiques qui ont eu lieux ces derniers mois, le procureur général, représentant de l’Etat algérien, avait systématiquement fait appel. C’est donc dans la session criminelle de cette fin d’année 2024 que la demande du procureur va être satisfaite, à travers la programmation de ces rejugements. Si globalement ces procès en appel peuvent permettre de valider le verdict en première instance ou d’alléger celui-ci, il y a des contre exemples. A l’image de Yougurten Benadjaoud, militant de la cause Kabyle, avait vu sa peine passer de 3 à 5 ans de prison ferme suite au procès en appel du 9 mai 2023.
A noter enfin, que parmi ces audiences annoncées, on retrouve celle concernant « le procès du MAK ». 49 prévenus sont attendus le 10 décembre 2024 et tous ont été condamnés en première instance sans mandat de dépôt. En théorie donc, le régime algérien peut essayer d’accentuer la terreur en Kabylie en prononçant des peines plus graves, comme de la prison ferme.