At Ɛdella (Illilten) sous haute tension après l’arrestation de Boualem Naït Saada et la convocation de plusieurs citoyens

,

Le village d’At Ɛdella, du côté d’Illilten (à 20KM au sud-est de Michelet), est plongé dans une atmosphère de tension extrême après l’arrestation brutale de Boualem Naït Saada, survenue le 8 octobre 2024. Cette arrestation, effectuée par la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI), a été suivie de la convocation à des interrogatoires d’au moins cinq autres citoyens de ce village (Taqvaylit TV parle même de plusieurs dizaines d’habitants). Selon la Ligue Kabyle des Droits de l’Homme (LKDH), les services de sécurité algériens surveillent de près leurs déplacements, tandis que leurs téléphones ont été saisis, créant un climat de répression intense.

Dans son communiqué, la LKDH a dénoncé ces pratiques comme étant « dignes des dictatures les plus féroces ». Boualem Naït Saada, accusé d’appartenir à un « mouvement terroriste », a été arrêté sans qu’aucune preuve tangible ne soit fournie, une accusation jugée arbitraire. Selon un article de Siwel, Agence Kabyle d’information, cette opération des services algériens a ravivé de douloureux souvenirs chez la population, rappelant les répressions subies sous le colonialisme français.

Idir Benatsou, dit Amɣid, militant réfugié en Europe, a témoigné auprès de la LKDH du climat de psychose qui règne dans le village. « Les citoyens du village n’osent même plus [me] contacter de peur de représailles« , a-t-il déclaré. Les arrestations et convocations, couplées à une surveillance constante, sont devenues le quotidien des habitants d’At Ɛdella, accentuant un sentiment de désemparément face à la répression orchestrée par le régime algérien.

La LKDH s’engage à transmettre un rapport détaillé à Amnesty International et aux Nations Unies, incluant les témoignages des citoyens concernés, afin de dénoncer les violations des droits humains commises dans ce village qui a marqué la région par son esprit de résistance.